Bouteflika « démissionné », le peuple veut qu’ils partent tous ! | VIDÉO
Hier soir, l’annonce tombait : Bouteflika a officiellement démissionné.
En réalité, les décideurs au pouvoir pris de court par la mobilisation de tout un peuple ont préféré sacrifier leur homme de paille plutôt que de tout perdre et jouent encore une fois la montre face à une contestation qui ne faiblit pas.
Car la contestation populaire n’est pas tant dirigée vers un Bouteflika inconscient, ni même vers son clan d’affairistes véreux, mais bien contre tout l’establishment de ces décideurs de l’armée, des services et des affairistes, qui contrôlent et pillent le pays.
En effet, les slogans ont repris de plus belle :
« Bravo à nous ! Ceci n’est qu’un début !
On y est pas encore ! Qu’ils partent tous ! »
Même si les euphémismes « mafia au pouvoir » ou « clan des voleurs » sont utilisés par la population pour désigner le » vrai pouvoir », en Algérie tout le monde sait de qui on parle.
Mais il semble que le mot d’ordre général lancé soit que cette « demande » de départ se fasse en douceur pour ne pas provoquer de répression sanglante et en échange tacite … sans procès contre les tenants du régime.
Mais rien n’est moins sûr. Si certains clans de jeunes généraux et colonels se sont alliés contre l’état major des anciens généraux afin que la contestation puisse perdurer, le seul perdant est pour l’instant le clan familial Bouteflika. Les tractations entre clans et services continuent donc dans l’ombre sans que l’on sache qui de qui a pris le dessus sur les autres …
Le général Zéroual a d’ailleurs affirmé publiquement avoir été entretenu par un certain « Toufik », général de l’ex Sécurité Militaire pourtant à la retraite.
Officiellement des élections seront donc programmées avant la fin de l’année. La question du retour du FIS interroge les observateurs alors que ses cadres réapparaissent dans les rues lors des manifestations à d’Alger avec le soutien de membres éminents de l’opposition démocratique.
Si tout le peuple souhaite le départ du système au pouvoir en Algérie, beaucoup craignent que les plus radicaux parmi celui-ci tentent le tout pour le tout pour maintenir leur contrôle sur le pays …
Cette première victoire du peuple ne peut qu’enthousiasmer mais elle ne constitue que le premier pas vers le démantèlement d’un système qui a tout fait pour tuer un pays, son indépendance, sa culture, sa prospérité et ses valeurs.