La France a un incroyable talent : l’Islamophobie | Avec VIDEO de Rafik Chekkat
Le titre est un tantinet provocateur mais tel est bien le cas, la France est islamophobe.
Contrairement aux intellectuels des plateaux de télévision les musulmans n’ont pas à philosopher ad æternam sur l’islamophobie, leur vie leur suffit comme preuve. Non seulement une très large part de la population française entretient une défiance face à l’Islam et les musulmans mais surtout l’état, les élites, les politiques et les médias entretiennent une politique hostile envers les musulmans.
Une islamophobie systémique qui se traduit par une volonté de contrôle et de domination politique des musulmans par l’état, des lois d’exception, de l’exclusion, un apartheid de fait, de la discrimination et des actes de violence.
Et pourtant en France, les élites ne contestent pas seulement le concept d’islamophobie mais nient même son existence et arrivent souvent à … en imputer la responsabilité aux musulmans eux-mêmes.
Des visions différentes de l’islamophobie
Dans une tribune sur le site frère Muslim Post, l’avocat Karim Achoui a estimé que le concept d’ «islamophobie» était inapte à lutter contre la «musulmanophobie». Plutôt que les débats sur sa définition, l’avocat préfère désormais s’orienter sur un mot moins polémique qui rendrait la lutte plus efficiente.
A contrario donc d’opinions partagées par des associations comme le CCIF qui n’ont eu cesse de défendre ce concept comme référence dans le domaine. Le frère Marwan Muhammad, ex-porte parole du groupe, a d’ailleurs passé la plupart de son temps à défendre ce point de vue face aux islamophobes sur les plateaux TV.
Notre ami Rafik Chekkat pense lui au contraire que le terme d’islamophobie ne recouvre pas assez de notions et que le circonscrire comme le CCIF aux «actes de discrimination ou de violence contre des institutions ou des individus en raison de leur appartenance, réelle ou supposée, à l’islam. » est une erreur majeure.
Pour résumer son idée, il s’agirait de passer d’une lutte contre la dénonciation des actes islamophobes à une véritable politique contre l’islamophobie.
Quel point de vue partager ?
Pour notre part en temps que média, la neutralité nous oblige à … On plaisante, vous nous connaissez, nous avons sur chaque sujet un ou plusieurs avis.
Cela ne nous empêche pas d’ailleurs d’entretenir de bonnes relations avec Marwan Muhammad et Karim Achoui. Il s’agit là d’un dialogue des idées pour faire progresser la communauté, pas d’un clash …
Ne pas reculer face à l’ennemi
Les mots comme notre situation politique ne sont que ce que nous en faisons. Depuis quand la signification des mots en français s’arrête à leur étymologie ou à une acception par un groupe à un moment donné de l’histoire ?
Alors que le CRIF est en passe d’agrandir la notion d’antisémitisme à l’antisionisme au delà de toute logique politique et linguistique, on devrait selon notre ami Karim battre retraite et accepter le vocabulaire de … nos ennemis. Une défaite dans le combat des idées à notre sens qui ne poussera à terme les islamophobes qu’à remettre en cause ce nouveau langage …
Les arguments sont déjà utilisés : « Musulman ce n’est pas une race, c’est souscrire à l’Islam et donc à une idéologie que nous avons le droit de ne pas aimer, voire de combattre … »
Reculer face à un ennemi politique en gageant sur sa sincérité future dans les définitions « linguistiques » est donc selon nous une erreur.
Ne pas être seulement le pansement des mesures islamophobes
Quant à la notion d’islamophobie défendue par le CCIF, force est de constater après bon nombres d’années que la définition « légalisante » même de ce terme retenue par l’association est insuffisante, voire dangereuse.
En effet, courir après les notions sémantiques légales des islamophobes a poussé cette association à devenir l’accompagnateur utile des mesures islamophobes promulguées par l’état.
En effet, les « actes de discrimination » ne sont définis que par les lois d’un état que le CCIF reconnait lui-même comme … islamophobe. Ainsi une fois les mesures islamophobes légalisées, le combat doit donc logiquement selon l’association de facto … s’arrêter. Une posture qui amène la communauté musulmane a une situation de défaite permanente sur le terrain et pire encore, convainc les plus sincères à se rallier à l’acceptation des lois liberticides illégitimes sous prétexte de légalisme consenti.
Rafik a raison, le combat est métapolitque
Alors évidemment, nous souscrivons à la vision développée par Rafik Chekkat.
Une fois nos intérêts remis au centre de la réflexion, et non ce que peuvent penser les autres de nous, la définition de l’islamophobie devient simple :
L’islamophobie c’est tout ce qui entrave l’émancipation de la communauté musulmane et de ses individus.
Alors seulement notre lutte peut prendre un sens métapolitique, islamien, capable de faire changer la situation des nôtres en France et … dans le monde.