Une enquête d’Amnesty montre que les forces de sécurité égyptiennes ont utilisé du matériel militaire fourni par la France pour réprimer violemment les manifestations entre 2012 et 2015.
En dépit de l’interdiction imposée par l’UE et de l’absence de mesures de responsabilisation du gouvernement égyptien, la France continue de transférer des armes à l’Égypte.
Une séquence analysée par Amnesty montre les forces de sécurité égyptiennes tirant sur des manifestants depuis des véhicules blindés fournis par la France.
Une enquête d’Amnesty International publiée aujourd’hui révèle que des véhicules de transport de troupes blindés fournis par la France ont été utilisés avec un effet mortel par les forces de sécurité égyptiennes pour disperser violemment et à plusieurs reprises des manifestations et réprimer la dissidence.
Le rapport Égypte: comment les Français ont utilisé leurs armes pour écraser la dissidence s’appuie sur l’analyse du corps de vérification numérique d’Amnesty International de plus de 20 heures de séquences vidéo open source, de centaines de photographies et de 450 gigaoctets de matériel audiovisuel fourni par des groupes de défense des droits humains locaux et médias. Les éléments de preuve montrent clairement que les Sherpas et les véhicules MIDS fournis par la France ont été utilisés lors de certains des incidents les plus sanglants de la répression interne.
«Il est consternant que la France ait continué de doter l’Égypte de matériel militaire après l’avoir utilisé dans l’un des assaut les plus meurtriers du XXIe siècle contre des manifestants», a déclaré Najia Bounaim, directrice des campagnes pour l’Afrique du Nord à Amnesty International.
Plus de 2000 égyptiens ont été tués par le régime sur la place Rabia, suite aux manifestations pacifiques contre le coup d’Etat du général Al Sissi, homme fort des pétromonarchies et d’Israël.