Les violences inter-quartiers tuent notre communauté | VIDEO-EDITO
Nous partageons cette vidéo non pas en fait divers mais bien en constat d’un phénomène constant et croissant touchant les quartiers à majorité muslim ou de la dite « diversité ».
Si la violence a toujours touché ces quartiers et n’a jamais été absente du fait des inégalités, de la pauvreté, de l’exclusion systémique et de la précarité sociale; le fait est qu’aujourd’hui elle croit en flèche.
Si les difficultés sociales et l’exclusion xénophobe entretenues par le système continuent et demeurent les premier moteurs de ces incidents, d’autres phénomènes renforcent cet état de crise.
Le premier est culturo-religieux. Les familles déracinées de deuxième ou troisième génération perdent leurs valeurs et leurs principes islamiques mais n’assimilent pas ou prou le peu de valeurs « stabilisatrices » françaises bourgeoises du fait de leur acculturation et de leur mise au banc de la société.
Le deuxième est la démocratisation voulue du marché de la drogue qui inonde désormais les quartiers en touchant beaucoup plus tôt les plus jeunes. Les drogues dures plus rentables ont leur corollaire : une hyper-violence et une destruction plus profonde des jeunes touchés par ce fléau.
Le troisième est l’accentuation de la pression des services de l’état pour empêcher tout regroupement sociale ou politique muslim au nom de la lutte contre le « communautarisme » qui est en fait qu’une négation de plus du « nous ». Ainsi chaque initiative communautaire organisée de cohésion, de solidarité, d’éducation ou d’émancipation est découragée systématiquement sans aucune raison si ce n’est du fait de son origine coupable.
Cette perte de principes fondateurs et stabilisateurs entraîne un affaiblissement de l’institution famille, une anarchie organisée de la cité et une hyper-violence lucrative qui vient désormais s’imposer via la rue ou … l’école, et ce même dans les foyers anciennement préservés.
Il est important que les familles muslims conscientes ainsi que les prêcheurs et acteurs de terrain réinvestissent ce champ de ruines et fassent directement face à ce défi qui s’assimile de plus en plus au phénomène de dissolution programmée connue dans les milieux afro-américains aux USA. Sur ce sujet, le lecteur s’intéressera au phénomène Black Panthers et au plan Cointelpro.
Car cette violence combinée à une perte de sens généralisée des plus jeunes ne peuvent plus être endigués par des individus seuls atomisés, et ne le sont d’ailleurs plus par une société française qui encourage plus qu’elle ne combat ce genre de régressions dangereuses qu’elle préfère aux dits phénomène de « communautarisme » …
Une action coordonnée de réappropriation de nos principes et de nos espaces de vie est donc une nécessite vitale à prioriser absolument. Car l’absence d’actions concrètes portées par les nôtres revient à hypothéquer l’avenir de nos enfants ou le confier à nos ennemis déclarés …
L’individualisme et notre passivité sont notre mort future.
Car cet état de fait n’est ni une fatalité, ni un problème qui se réglera seul. Nous nous devons de nous réveiller et d’agir en conscience.
Pour finir nous vous proposons ici un texte de Frantz Fanon qui explique le pourquoi de cet état de violence entre-soi et illustre au combien la prise en main émancipatrice est la seule solution.
« Cette agressivité sédimentée dans ses muscles, le colonisé va la manifester d’abord contre les siens. C’est la période où les nègres se bouffent entre eux et où les policiers, les juges d’instruction ne savent plus où donner de la tête devant l’étonnante criminalité nord-africaine. Nous verrons plus loin ce qu’il faut penser de ce phénomène.Face à l’arrangement colonial le colonisé se trouve dans un état de tension permanente. Le monde du colon est un monde hostile, qui rejette, mais dans le même temps c’est un monde qui fait envie. »
« La criminalité de l’Algérien, son impulsivité, la violence de ses meurtres ne sont donc pas la conséquence d’une organisation du système nerveux ni d’une originalité caractérielle mais le produit direct de la situation coloniale.Que les combattants algériens aient discuté ce problème, qu’ils n’aient pas craint de remettre en cause les croyances installées en eux par le colonialisme, qu’ils aient compris que chacun était l’écran de l’autre et qu’en réalité chacun se suicidait en se jetant sur l’autre devait avoir une importance primordiale dans la conscience révolutionnaire.Encore une fois, l’objectif du colonisé qui se bat est de provoquer la fin de la domination. Mais il doit également veiller à la liquidation de toutes les non-vérités fichées dans son corps par l’oppression.Dans un régime colonial tel qu’il existait en Algérie, les idées professées par le colonialisme n’influençaient pas seulement la minorité européenne mais aussi l’Algérien. La libération totale est celle qui concerne tous les secteurs de la personnalité.«