Le militant anti-raciste, Youcef Brakni, qui évolue notamment sur la scène politique à Bagnolet (93) et ses environs, était présent lors des premiers affrontements entre la police et les habitants d’Aulnay-sous-Bois hier soir. Pour lui, ce sont les policiers qui ont provoqué les premières échauffourées. Il raconte sa soirée sur Facebook :
Hier soir, nous étions présents avec d’autres militants à Aulnay. En début de soirée, on trouve une présence policière massive sur les principaux axes du quartier de Théo. On découvre un quartier rénové dans le cadre d’un plan ANRU.
On comprend mieux pourquoi la police participe à ce genre de rénovation, car il est beaucoup plus simple pour eux d’intervenir et de circuler dans le quartier. Ce qui a été le déclencheur de la révolte, c’est l’arrestation arbitraire d’un petit groupe de jeunes. La police éteint les lumières du quartier et intervient en masse, fouille toutes les cages d’escaliers avec des lampes aveuglantes.
Nous demandons des explications, ils nous menacent de nous gazer si on ne recule pas. On ne peut pas filmer car il fait trop sombre. Les policiers emmènent le groupe, et à partir de ce moment seulement les affrontements commencent.
Durant la nuit, les policiers vont faire usage de gaz lacrymogène et de tirs de flash ball. Ils seront aidés par un hélicoptère par la suite.
On a constaté que des jeunes des villes limitrophes ont rejoint ceux d’Aulnay. C’est clairement les policiers qui ont tout fait pour déclencher les violences. Durant la soirée, ils ne semblaient pas du tout inquiétés, c’était comme un entraînement en zone urbaine.