Le tribunal de Bastia valide l’arrêté anti-burkini malgré l’absence… de burkini !

Le tribunal administratif de Bastia a rejeté la requête de la Ligue des Droits de l’Homme visant à annuler l’arrêté « anti-burkini » pris cet été par le maire de Sisco. Une décision judiciaire étrange étant donné les révélations sur l’affaire qui a entraîné l’interdiction de cette nouvelle tenue de bain.

Surprise à Bastia où contrairement aux autres villes de France concernées par ces arrêtés anti-burkini, la mairie de Sisco a obtenu gain de cause. Le tribunal administratif de Bastia a indiqué que « compte tenu des récents événements du 13 août 2016, la présence sur une plage de Sisco d’une femme portant un costume de bain de ceux visés par l’arrêté (…) serait dans les circonstances particulières de nature à générer des risques avérés d’atteinte à l’ordre public qu’il appartient au maire de prévenir ».

Une décision judiciaire plus qu’étrange étant donné que les principaux acteurs de la rixe à Sisco affirmaient qu’aucune femme ne portait le burkini ce jour. 

Pour la Ligue des Droits de l’Homme, cette décision de justice est une atteinte à la liberté individuelle. Le titre du communiqué de la LDH ne laisse aucun doute sur l’incompréhension de l’association  : 

« LE TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE BASTIA VOIT DES BURKINIS LÀ OÙ IL N’Y EN A PAS »

Cette décision judiciaire désavoue celle du Conseil d’Etat qui avait indiqué que le burkini ne présentait pas un risque de trouble à l’ordre public. La LDH a annoncé qu’elle allait de nouveau faire un pourvoi devant le Conseil d’Etat pour qu’il tranche définitivement.

En Corse, la communauté musulmane est systématiquement visée par des actions et discours politiques islamophobes. Il n’est pas anodin de voir que le seul tribunal administratif français qui maintien l’arrêté anti-burkini se trouve sur l’île..

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