Les autorités égyptiennes ont annoncé mardi que les religieux musulmans seraient tenus de lire les sermons hebdomadaires pré-écrits et identiques dans le cadre de la campagne du gouvernement contre « l’extrémisme », attirant les critiques et la colère de certains prédicateurs.
Le ministère des affaires religieuses désigne depuis 2014 le sujet des sermons de la prière du vendredi. Mais depuis peu, les autorités ont annoncé que la khotba serait désormais écrite par le Ministère afin que les imams la lisent.
«Le ministre (Mohamed Gomaa) a indiqué qu’il allait commencer par lui-même et prononcer le sermon pré-écrit ce vendredi prochain dans une mosquée. »
Un sous-secrétaire d’une autre province, qui a requis l’anonymat, a déclaré que les sermons seraient écrits par des fonctionnaires du ministère et hauts dignitaires religieux d’Al-Azhar. Les fonctionnaires expliquent que cette réforme va forcer les prédicateurs à véhiculer l’idéologique du pouvoir militaire.
Plusieurs prédicateurs ont exprimé leur colère contre cette énième réforme, en expliquant que les problématiques entre les différentes régions du pays ne sont pas les mêmes et que cela devait rester un choix des mosquées locales.
«Partout en Egypte, chaque ville ou village, a des problématiques différentes. Un certain village pourrait avoir un problème de vol, et donc, le sermon devrait parler du vol. Un autre endroit pourrait discuter d’autres sujets etc.. », a déclaré Abdelsalam Mahmoud, un imam dans une mosquée de la ville méridionale de Luxor.
Le président Abdel Fattah al-Sisi, arrivé au pouvoir grâce à un coup d’Etat contre le président Mohamed Morsi, a indiqué que la «réforme du discours religieux» et la lutte contre l’extrémisme étaient sa priorité.
En 2013, le ministère des affaires religieuses a écarté 55.000 prédicateurs non autorisés par Al-Azhar, peu de temps après que l’armée ait évincé Mohamed Morsi. Les prédicateurs ont été accusés d’incitation à la violence, de propagation des idées extrémistes et de soutenir les Frères Musulmans.