Éducation Nationale : 857 cas de « suspicion de radicalisation » d’élèves musulmans

L’Éducation Nationale a déclaré avoir recensé 857 cas de « suspicion de radicalisation » d’élèves musulmans pour l’année 2014-2015. Un chiffre impressionnant qui interroge sur le fichage des élèves de confession musulmane dans l’école publique.

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation, évoquait lors d’une audition devant le Sénat le chiffre de 816 signalements de « suspicion de radicalisation ». L’éducation nationale vient de revoir le bilan à la hausse avec 857 cas.

Depuis l’année dernière, des circulaires sont transmises dans les collèges et lycées permettant le fichage d’élèves suspectés de s’intéresser à l’actualité internationale (Palestine, Moyen-Orient), de se laisser pousser la barbe ou encore de ne pas écouter de musique. Des pratiques contestées par la Communauté musulmane qui s’inquiète de la montée de la stigmatisation de leurs enfants sous couvert de lutte contre le « radicalisme ».

Selon les informations du journal Le Monde, les signalisations d’élèves sont faites sur la base de dénonciations de professeurs ou de camarades. Des posts Facebook ou une discussion au sein de l’établissement scolaire suffisent à permettre une signalisation à la police ou à la justice via un référent « radicalisation » au sein de l’académie.

Trois semaines après le début de l’état d’urgence en France qui a entraîné la perquisition d’au moins 2500 appartements ou maisons, la lutte contre le terrorisme et la « radicalisation » se transforme en arsenal de stigmatisation et d’amalgames. Sur les réseaux sociaux, la multiplication de témoignages de perquisitions administratives sans aucune preuve fondée, d’abus policiers ou encore les licenciements d’employés musulmans entrainent un ras-le-bol général. Pour autant, le Ministère de l’Intérieur ne semble pas remettre en doute l’efficacité et l’intérêt des mesures d’exception contre la minorité musulmane.

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