Amelle et Adda souhaitaient partir en vacances en Grèce avec leurs deux enfants. Mais ce voyage s’est transformé en cauchemar après qu’un des parents du couple les ait soupçonnés de vouloir se rendre en Syrie.
Amelle et Adda, ce jeune couple musulman, était en partance pour la Grèce avec ses deux enfants. Alors qu’ils sont sur le point de prendre le ferry à Ancone pour rejoindre Igoumenista en Grèce, la police les interpelle et enlève leurs enfants de 2 ans et 7 mois.
Derrière ce calvaire, les accusations de la grand-mère des enfants qui soupçonne le couple de vouloir se rendre en Syrie ou en Egypte. Pour cette dame, cela est suffisant pour accuser sa propre fille de vouloir partir pour le « jihad ». Selon le témoignage du couple et de la grand-mère maternelle, la mamie n’a pas été prévenue du départ en vacances ce qui a entraîné cette dernière à fouiller la chambre dans laquelle vit le couple et de découvrir ce fameux voyage vers la Grèce.
« On allait monter dans le bateau et la police aux frontières nous a arrêtés. Il nous ont dit : ‘c’est une simple vérification de papier' ». (…) Ils ont fouillé toute la voiture. Ils ont vu qu’il n’y avait rien du tout. Puis ils nous ont dit qu’il y avait un problème avec les enfants et qu’il fallait les prendre ».
Le couple n’a pas le droit d’accompagner sa progéniture. Depuis, ils sont de retour en France tandis que leurs enfants sont bloqués en Italie. Amelle, la maman, est désespérée et veut les récupérer au plus vite.
« je ne comprends rien à ce qui se passe, je veux juste juste mes enfants et que la vérité éclate. Si je n’étais pas musulmane, ça ne se serait pas passé comme ça », conclut-elle, amère.
Retour dans les années les plus sombres de notre histoire où sur une simple lettre anonyme, on pouvait faire déporter son voisin. Désormais il est question de dénoncer un proche, un voisin ou un camarade sur le simple soupçon qu’il pratique un peu trop sa religion. Depuis près d’un an, le Ministère de l’Intérieur et celui de l’Education Nationale ont mis en place des numéros verts afin d’encourager la délation ainsi que le signalement selon des critères bien spécifiques du musulman soupçonné de radicalisation.
Cette jeune famille, de 23 et 21 ans, en liberté malgré les accusations, se retrouve dans la pire situation possible pour des parents. Leurs enfants à des milliers de kilomètres sans qu’ils puissent les voir ni leur expliquer la situation. Une situation dramatique qui n’est pas inédite. La famille Msakni avait connu un schéma similaire après que le père avait été accusé de vouloir rejoindre la Syrie.