Le manque d’eau est un problème préoccupant pour les habitants de Gaza. L’ONU a d’ailleurs fait savoir qu’il risquerait de ne plus y avoir d’eau potable dans 5 ans dans cette zone.
Un ingénieur palestinien, Dia Abou Aassi, a décidé de prendre le problème à bras le corps en inventant une machine à filtrer l’eau de mer. Il espère ainsi qu’elle viendra en aide à la population palestinienne. Il estime que cette disparition de l’eau constitue « une vraie menace pour la vie à Gaza » et les nanotechnologies utilisées pour filtrer l’eau de la mer Méditerranée seraient « la seule solution ».
L’ONU établit la consommation en eau des 1,8 millions de gazaouis à 180 millions de mètres cubes. En estimant une hausse de la population de 500 000 habitants supplémentaires, cette consommation se porterait à 260 millions de mètres cubes. Robert Turner, directeur du programme onusien à Gaza affirme alors que cet espace »ne sera plus vivable ».
A ce problème s’ajoute la pollution des nappes phréatiques fixée à 97% par l’Autorité de l’eau.
Le brillant ingénieur a été financé par l’Université islamique et un centre de recherche d’Oman. Invité à présenter son étonnant projet lors du forum international à Ramallah en Cisjordanie, il en a été empêché n’ayant pas obtenu de permis de sortie de Gaza.
Sa machine marque l’histoire scientifique car l’ingénieur est le premier inventeur arabe à se servir des nanotechnologies en menant 170 expériences en 14 mois. Désormais, il est capable de traiter 1 000 litres d’eau par jour.
Malgré tout, afin de bâtir une véritable usine de traitement des eaux, un financement de 300 millions de dollar est nécessaire mais demeure pour l’instant inexistant.
La crainte de voir l’usine bombarder est également présente d’après son assistant Alaa al-Hindi :
« Il y a toujours la crainte que l’usine soit bombardée par Israël lors d’une nouvelle guerre, comme cela s’est passé pour la centrale électrique ».
Cette découverte est cruciale à l’heure actuelle quand on sait que les maladies liées à l’eau impropre à la consommation sont en réelle augmentation dans la région comme le cancer et sont responsables en partie de la hausse de la mortalité infantile.
Selon Mahmoud Daher, représentant de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) à Gaza :
« les diarrhées causées par de l’eau impropre à la consommation sont en hausse, particulièrement chez les enfants ».
Le talentueux ingénieur reste positif et envisage de se battre farouchement pour mettre à mal ce problème en dépit des difficultés déclarant:
« C’est la vie de près de deux millions de personnes qui est en jeu ».