Jupe longue, Ikram porte plainte contre son lycée : » Tous les soirs, je pleure ! «
L’affaire Sarah et son témoignage aux grands médias a récemment fait connaitre au grand public la ségrégation dont étaient victime les filles musulmanes portant des jupes longues dans leur lycée ou collège.
Ikram, une jeune lycéenne à Paul-Gauguin à La Source, décide à son tour de briser l’omerta.
Victime d’harcèlements incessants et d’humiliations de la part de son corps professoral la jeune fille a osé briser le silence en témoignant sur le site la Rep.fr. Un témoignage qui fait écho à la souffrance de jeunes filles musulmanes qui sont stigmatisées du fait même de leur religion dans les écoles de la République aux quatre coins du pays.
L’équipe scolaire censée accompagner l’élève semble l’avoir détruite,
« Tous les soirs, lorsque je rentre chez moi, je pleure. »
L’établissement harcèle ainsi la jeune fille en totale dérogation à la loi,
« Je suis victime de discrimination et de harcèlement. Certains professeurs me parlent de ma tenue, de ma jupe longue. Tous les jours, on me dit que ce n’est pas une tenue appropriée. Mais dans le carnet, nulle part, il est écrit que l’on ne peut pas porter une jupe longue au lycée. Jamais, je n’ai le voile à l’intérieur de l’établissement. »
« Toutes les semaines. Je demande pourquoi on me convoque. On me dit que c’est parce que je suis trop couverte. »
Tous les jours les remarques et les convocations se multiplient forçant Ikram à se justifier sur ses croyances intimes espérant ainsi échapper à cet acharnement,
« Pourtant, jamais je ne parle de religion au lycée. Et si je porte le voile, c’est par conviction. Il n’existe aucune pression familiale. D’ailleurs, mes grandes sœurs n’en portent pas. »
Mais de harcèlement discriminatoire à l’humiliation et l’amalgame il n’y avait qu’un pas que la Dounia Bouzar a rendu possible par ses rapports sur la « radicalisation » entachés de clichés islamophobes et de honte de soi,
« Je ne veux par craquer au lycée pour éviter que l’on dise que je suis folle, pour éviter de passer pour une victime. »
« On m’a demandé si je voulais aller faire le jihad. On m’a dit, aussi, que ma longue jupe pouvait servir à passer la serpillière. »
La jeune fille est soutenue par ses camarades de classe,
« Pour la soutenir, nous avons essayé de discuter avec des profs, de leur dire qu’il y avait de l’acharnement par rapport à cette jupe longue. Ils nous disent que ce ne sont pas nos affaires, raconte une amie. Des élèves ont même déjà été exclus avec elle. Nous soutenons Ikram, notamment, en lui faisant suivre les cours qu’elle manque. »
Mais ces faux défenseurs du progrès ont réussi à interdire la voix de l’enseignement à cette jeune fille sans doute sous prétexte de laïcité et d’émancipation,
« Avec ce que je traverse, je ne pense même pas à mes examens. Mon année est en l’air. »
Malgré le dépôt de plainte pour » discrimination et harcèlement moral « , le directeur François Marie soutient la discrimination patente dont se rend coupable son équipe.
» Il existe une loi, on ne peut pas porter de signe religieux ostentatoire. Et puis, nous sommes dans un lycée professionnel avec des lycéens qui seront sur le marché du travail dans trois mois. Cette tenue n’est pas appropriée. «
Quand on connait la tenue de nos jeunes dans les lycées cette remarque semblerait humoristique si la situation n’était pas aussi grave.
L’académie par l’intermédiaire de Raymonde Rouzic semble nier le caractère discriminatoire de cette affaire. Comme pour le cas de Sarah l’académie qui agit sans doute sous instructions du ministère de l’éducation tente de faire passer la plaignante pour une menteuse en faisant passer les sanctions pour des mesures de discipline …
Partout en France et souvent avec des jeunes filles plus jeunes, la discrimination islamophobe dans les collèges et lycées est organisée.
L’important est tout d’abord de multiplier les témoignages dans nos médias et les plaintes auprès de la Justice. Mais les mobilisations de résistance face à ces mesures discriminatoires doivent aussi bien à l’intérieur des établissements qu’à l’extérieur doivent être menées.
Ainsi les élèves ne doivent pas accepter l’exclusion de leurs camarades humiliées pour leur différence et doivent faire connaitre leur révolte en manifestant ou encore observant des grèves contre toutes ces discriminations inacceptables.
Car c’est bien la jeunesse de nos quartiers qui sauvera la France de ses penchants vichystes qui de Béziers à Paris en passant par Orléans semblent se diffuser comme la peste.