Suite à l’agression d’un couple dans la ville de Créteil qui a été cambriolé et a subi des sévices corporels en raison de leur appartenance à la communauté juive, Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, a fait savoir que la lutte contre l’antisémitisme et le racisme devenait une « cause nationale ».
Ces propos ont été proclamés en réaction aux allégations de différentes associations communautaires juives qui craignent pour leur sécurité et qui brandissent la sonnette d’alarme.
Roger Cukierman, président du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France), a déclaré dimanche à Créteil :
«Si l’Etat ne fait pas de cette cause nationale une ardente obligation, les juifs partiront en masse et la France tombera entre les mains soit de la charia, soit du Front National».
Comme il est d’accoutumée à l’heure actuelle, c’est sur l’islam et ses fidèles que l’attention s’est portée. Ce bouc-émissaire tout trouvé est bien pratique. Les musulmans qui vivent déjà une montée de l’islamophobie quotidienne seraient également les fers de lance d’un neo-antisémitisme.
Marine le Pen a été profondément déçue par la réaction de Bernard Cazeneuve suite au discours de Roger Cukierman. Elle estime que le PS se sert de ce combat comme « utilisation électoraliste » pour détourner ses électeurs des piteux résultats dans les autres domaines notamment économiques. Elle renchérit de plus belle sur l’islam :
« Cela fait 15 ans que monte dans notre pays un antisémitisme qui est la conséquence de l’imprégnation de populations d’origine étrangère par le fondamentalisme islamiste ».
Alors que les étudiantes sont empêchées de rentrer voilées dans les écoles françaises, que des écoliers sont forcés de manger du porc dans certaines cantines communales ou que la barbe devient un moyen de discrimination et bien d’autres abus laïcistes, les musulmans sont encore accusés d’extrémisme…
La lutte contre l’antisémitisme et le racisme comme « cause nationale » pourrait être envisageable si ce combat s’applique à toutes les communautés… A quand une déclaration sur la lutte contre l’islamophobie comme « cause nationale » ? Il faudrait déjà que les politiques admettent le terme « islamophobie »…