Une nouvelle affaire d’islamophobie vient d’être dévoilée au grand jour en Belgique. Fatima Ziati, 33 ans, a été délibérément renversée par une automobiliste car elle portait le voile.

Le matin du 21 octobre 2014, Fatima Ziati est avec sa soeur sur l’avenue Kersbeek à Forest en Belgique. Les deux femmes décident de traverser la route lorsqu’une voiture dévie sa course pour venir les percuter.

« Il y a une voiture, une Peugeot monovolume, qui s’approchait. Elle avait tout le temps de freiner, mais au contraire elle a accéléré et dévié vers nous. C’est comme si elle avait voulu nous balayer !

Ma sœur et moi avons eu toutes les deux le réflexe de nous accrocher au capot pour ne pas passer sous les roues. Salma, qui était un peu plus sur le côté, a été emportée avec moi mais elle a pu se jeter sur le côté après avoir parcouru une trentaine de mètres. Elle a aussi été blessée aux poignets et aux chevilles. »

«  Moi je me suis accrochée au milieu du capot, en me tenant au rebord près du pare-brise », poursuit Fatima

« Je criais, je pleurais, je suppliais la conductrice d’arrêter. Mais elle rigolait, avec un sourire satanique, comme si elle avait plaisir à faire ça. Et elle donnait des coups de volant en zigzag et des coups de frein pour essayer de me faire tomber» raconte Fatima au journal La Capitale.

La scène est horrible, les séquelles sont aussi bien physiques que mentales. Pendant 300 mètres, Fatima s’est accrochée au capot de la voiture de son agresseuse pour ne pas être écrasée.

« C’est un acte raciste, elle m’a foncé dessus car je porte le voile et elle riait », dénonce Fatima.

Sous le choc, la victime veut aujourd’hui que justice soit faite. Le silence des autorités sur ce nouveau drame signe le coup de grâce du pire moment de sa vie. L’islamophobe qui lui a volontairement foncé dessus reste impunie et la justice tarde à agir. Une situation que Fatima ne peut que déplorer, elle qui est dorénavant suivie par un kiné et un psychiatre.

La montée de l’islamophobie en Europe ne peut conduire qu’à un drame. Le silence voire la complicité des autorités dans la mise en place d’un climat délétère fait craindre le pire pour les mois à venir. A Argenteuil, une femme voilée agressée a perdu son bébé en 2013. Est-ce que les États belges et français attendent une femme musulmane morte pour condamner et agir contre l’islamophobie ?