En 2011, alors qu’Ayoub attendait le bus à Audincourt, en région Franche Comté, une bagarre a éclaté entre jeunes non loin de lui ce qui a amené les forces de l’ordre à se rendre sur place. L’un des policiers, apparemment ne sachant pas comment gérer la situation, a logé une balle dans l’œil du jeune homme âgé de 17 ans à l’époque des faits et qui a de ce fait perdu son œil bien qu’il ne participait en aucune manière à la rixe.
Le verdict du procès a été rendu vendredi dernier et Ayoub ainsi que sa famille sont profondément choqués et abasourdis puisqu’un non lieu a été prononcé à l’encontre du policier en question.
Par la voix de son avocate, Me Rey-Demaneuf, Ayoub a appris que le parquet avait requis un non lieu étant donné car «L’information judiciaire ne permet pas d’établir une faute pénale à la charge du policier ».
La famille est offusquée et inquiète. Elle se sent dupée. Le père de la victime déclare :
« Ayoub est complètement abattu, Avec mon épouse et ses sœurs, nous le surveillons constamment. Nous avons peur qu’il fasse une bêtise ».
Pour l’avocate, la nouvelle n’est pas étonnante :
« Un parquet est gardien de la sécurité, il y a un ordre à maintenir quel qu’en soit le prix. Poursuivre le policier, ce serait un désaveu pour ce maintien de l’ordre ».
Elle envisage tout de même d’envoyer un mémoire au juge Edgard Pallières en charge de l’affaire.
Le jeune homme souffre toujours de sa blessure alors qu’il n’est fautif que de s’être trouvé « au mauvais endroit, au mauvais moment », comme l’explique Odile Banet, membre du comité de soutien d’Ayoub.
L’IGPN reconnait que le jeune homme est une victime de ce drame et ne faisait pas partie des émeutiers mais estime que le tir était « légitime au regard des circonstances ».
L’information judiciaire s’était ouverte le 30 janvier 2012 s’en suivirent des examens médicaux, psychologiques, balistiques,… et même une reconstitution à laquelle avait participé Ayoub.