En Arabie Saoudite, la plus haute autorité religieuse a pris la parole pour s’en prendre violemment à l’Etat Islamique et Al Qaïda les qualifiant d’ennemi numéro un de l’Islam.
Le grand mufti saoudien cheikh Abdel Aziz Al-Cheikh a désigné les combattants de l’Etat Islamique et d’Al Qaïda qui combattent actuellement en Irak et en Syrie comme « ’extrémistes » et « ennemis numéro un de l’Islam ».
« Les idées d’extrémisme, de radicalisme et de terrorisme (…) n’ont rien à voir avec l’islam et (leurs auteurs) sont l’ennemi numéro un de l’islam » en nommant l’Etat Islamique et Al Qaïda.
L’Arabie Saoudite est de plus en plus acculée car accusée de financer les rébellions sunnites en Syrie et en Irak via des fonds secrets liés à des émirs ou/et les services secrets. En sortant de son silence, le grand Mufti souhaite aussi réfuter les dénonciations du Vatican qui accuse à demi-mot l’Arabie Saoudite de financer la rébellion sunnite en Irak.
« Les musulmans sont les principales victimes de cet extrémisme, comme en témoignent les crimes perpétrés par le soit-disant EI, Al-Qaïda et les groupes qui leur sont liés », a-t-il ajouté, en citant un verset du Coran appelant à « tuer » les auteurs d’actes préjudiciables à l’Islam.
En Arabie Saoudite, les dignitaires religieux proches du pouvoir ont tous condamné l’Etat Islamique notamment le « nouveau Calife Ibrahim » insulté d’être un Dajjal voire un Diable. Des propos extrêmement lourds en Islam quand on sait qu’ils peuvent souvent impliquer le « takfir » (excommunication) de la personne visée. Le Mufti avait récemment approuvé de nouvelles lois saoudiennes condamnant le jihad à des peines allant jusqu’à 20 ans de prison.
Depuis quelques semaines, une coalition sunnite formée de nombreuses tribus irakiennes, d’anciens cadres du parti baath de Sadam Hussein et des jihadistes de l’Etat Islamique s’oppose militairement au pouvoir extrémiste chiite de Bagdad. Les multiples défaites de l’armée irakienne ont poussé occidentaux et iraniens à exiger la démission du Premier Ministre Al Maliki, très vite remplacé par un autre chiite.
Depuis, l’armée américaine soutient militairement (armes et bombardements) les indépendantistes kurdes qui combattent la rébellion sunnite près de Mossoul. Le Vatican a quant à lui jugé les frappes militaires aériennes US nécessaires.
Depuis la chute de Saddam Hussein, musulmans et chrétiens vivent dans la terreur. La stratégie du chaos menée par les néo-conservateurs de l’équipe Bush Junior après le 11 Septembre 2001 a provoqué des conflits inter-religieux dans toute la région. Les USA arrivent comme des pompiers en Irak, or ce sont les pyromanes du Moyen-Orient.