En Inde, le parti nationaliste hindou a pris les rênes du pays. Le parti populaire indien arrivé en tête lors des dernières élections est foncièrement islamophobe.
La politique du pays se traduit par des mesures exceptionnelles pour certains prisonniers. C’est le cas de 19 d’entre-eux de confession musulmane qui sont accusés d’actes terroristes et actuellement enfermés à la prison de Bombay. Pour la première fois, leur droit d’accomplir correctement le Ramadan leur est refusé. Les repas de l’aube (suhoor) et de l’iftar leur sont interdits, tout comme ils n’ont pas le droit de recevoir comme à l’accoutumée les repas de leur famille.
A l’origine de cette mesure discriminatoire : un juge qui aurait subitement décidé de rompre avec la traditionnelle ouverture d’esprit quant à la pratique du Ramadan dans la prison de Bombay.
« Chaque année, sans que cela n’ait jamais posé de problème, les autorités permettent aux familles d’apporter de la nourriture faite maison à l’un des leurs qui est emprisonné, ainsi que des dattes et autres fruits. Nous nous attendions à la même chose cette année, aussi cette soudaine interdiction a suscité stupeur et consternation. » a déclaré Gulzar Azmi, secrétaire général de Jamiat-e-Umena Hind, l’organisation islamique la plus influente en Inde.
Les proches aidés par différentes associations ont décidé de ne pas s’arrêter là en portant leur requête à la Haute Cour de Bombay.
« Nous nous sommes également tournés vers la Commission des minorités qui est habilitée à traiter des questions touchant les minorités religieuses non-hindous, y compris les musulmans, pour approcher le gouvernement afin qu’il fasse invalider cette décision », a rajouté Gulzar Azmi.
Les accusés ne sont toujours pas jugés et les parents craignent le pire. La colère des proches qui voient leur mari, fils ou parent enfermés et complètement méprisés, pousse certains à réagir publiquement même si la situation se complique dans le pays.
« Nous savons qu’ils ont été faussement accusés et qu’ils ont été jetés en prison pour un crime qu’ils n’ont pas commis. Ils auraient dû être autorisés à s’acquitter de leur obligation religieuse. » a déclaré le pères d’un des prisonniers à la télévision.
Derrière une chasse aux radicaux se cache en Inde une montée en flèche de l’islamophobie. Les autorités abusent de leur pouvoir en réprimant une minorité musulmane de plus en plus en difficulté.