Dans la même zone géographique que celle des Rohingyas de la Birmanie, d’autres musulmans sont régulièrement les victimes de bouddhistes nationalistes. Il s’agit de ceux du Sri-Lanka.
C’est ainsi que Dimanche 15 juin a eu lieu l’attaque d’un quartier musulman d’une localité du littoral sri-lankais par des extrémistes bouddhistes.
Cette attaque a fait trois morts et plusieurs dizaines de blessés. Les agressions envers la population musulmane sont de plus en plus récurrentes dans l’indifférence, voire même dans une politique sciemment poursuivie par le pouvoir en place.
L’incident qui a déclenché les violences de ce dimanche serait selon les témoins une altercation verbale entre trois jeunes musulmans et un moine bou Les moines ont donc voulu punir l’ensemble de la communauté musulmane pour l’altercation ayant impliqué l’un des leurs.
Un déferlement de violence s’est donc emparé des moines bouddhistes saccageant et incendiant les magasins et les habitations des musulmans du quartier. Leur haine ne s’arrêtant pas là, les moines se sont ensuite attaqué à une
Mosquée, gardée par des musulmans.
Un des gardiens de la Mosquée rapport :
« Ils nous ont attaqués durant deux heures ».
Il évoque même la complicité de la police :
« La police ne s’est pas montrée jusqu’à ce que soient déplorés les premiers morts ».
Les forces de l’ordre ne seraient intervenues qu’au petit matin du lundi, après que trois mosquées et plusieurs salles de prière musulmanes aient été détruites par le feu et que des centaines de musulmans soient partis se réfugier quelques kilomètres plus au nord.
Le ministre de la Justice, Rauff Hakeem, qui appartient à la minorité musulmane du pays se dit honteux de na pas avoir pu protéger les musulmans du pays.
Ce qui parait le plus scandaleux dans ce drame c ‘est que le ministre de la Défense Gotabaya Rajapaksa se trouvait parmi la centaine de moines bouddhistes qui accompagnaient les quelque 3 000 terroristes qui ont assailli la communauté musulmane.
Il a entamé un discours avant ce carnage incitant la race cinghalaise à commettre des crimes contre la minorité musulmane sous prétexte que « la majorité bouddhiste et la race cinghalaise » étaient menacées par « les musulmans ». Il a lors de ce discours poussé les cinghalais à tuer les musulmans en déclarant « Si un musulman s’avise à toucher à un moine ou à un bouddhiste cinghalais, sa vie est finie ! «
La Haut Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Navi Pillai, a demandé « de faire urgemment tout ce qui était possible pour faire cesser ces violences, pour empêcher les discours et les incitations à la haine qui sont derrière et pour protéger toutes les minorités religieuses « .
En effet, il est grand temps car dans ce pays à majorité bouddhiste (70%), les violences envers les fidèles musulmans sont en recrudescence et de plus en plus violentes chaque jour.