Le Conseil de sécurité de l’ONU a décrété vendredi des sanctions contre trois responsables centrafricains: l’ex-président François Bozizé, le coordinateur des milices anti-balaka Levy Yakété et le numéro deux de l’ex-coalition rebelle Séléka, Nourredine Adam.
Ces sanctions prises par le Comité sont un gel des avoirs et une interdiction de voyager.
La décision avait été retardée pendant quelques mois par la Russie et la Chine, qui réclamaient du temps pour examiner ces dossiers mais qui ont finalement donné leur feu vert.
Le Comité accuse les trois hommes « d’avoir commis ou soutenu des actes qui vont à l’encontre de la paix, de la stabilité et de la sécurité en République centrafricaine ».
Selon le Comité, M. Bozizé, renversé par la Séléka en mars 2013, « fournit un soutien matériel et financier à des miliciens (…) qui cherchent à le ramener au pouvoir », c’est-à-dire des anti-balaka et d’anciens membres de l’armée centrafricaine.
Ces forces loyales à M. Bozizé mènent « des représailles contre la population musulmane ».
Proche de Bozizé avant le coup d’état, Levy Yakété est accusé d’avoir ordonné l’arrestation de personnes liées à la Séléka et d’avoir organisé la distribution de machettes à de jeunes chrétiens pour massacrer les musulmans.
Il est certain que ces sanctions bien minimes ne changeront rien aux milliers de civils musulmans qui se sont font lyncher, démembrer, brûler et même parfois « cannibaliser » en Centrafrique.