Salamou3leykoum wa rahmatoullahi wa barakatouhou.
Bismillahi lrahmani lrahim, Allahouma Sali 3ala Mohammed wa ahlihi wa sahbihi adjma3in.
Le Collectif Wahid, créé il y a quatre mois, tente coûte que coûte de résoudre le conflit divisant la communauté musulmane des Ulis. Des lectrices d’Islam&Info appartenant à ce collectif ont tenu à mettre à plat la situation dans une lettre afin de parvenir à un compromis pour le bien des musulmans des Ulis et de toute la communauté.
« L’exemple des croyants dans leur amour mutuel et leur pitié l’un pour l’autre ressemble à l’exemple d’un corps, si une partie du corps sent la douleur, tout le corps souffre de l’insomnie et de la fièvre. » [Al-Boukhari (n°6011) et Muslim (n°2586) hadith de Nu’am Ibn Bashir]
Ainsi, tous musulmans et toutes musulmanes sont concernés par la douleur de nos frères et sœurs des Ulis. Ces derniers nous demandent seulement un peu de notre temps dans le but de trouver une quelconque solution à leurs problèmes qui durent depuis trop longtemps déjà.
« Qu’Allah vous récompense pour l’aide que vous allez nous apporter dans la résolution bi idh nillah de ce conflit.
Afin de vous permettre de mieux comprendre ce qui s’est passé durant ces dix dernières années au sein de la communauté musulmane des Ulis, nous avons rédigé l’historique de la situation.
Nous avons tenu à restituer l’histoire de la manière la plus neutre possible, nous n’avons restitué que des certitudes basées sur des preuves sérieuses et tangibles en faisant fi de nombreuses rumeurs qui n’ont aucun fondement fiable.
La communauté musulmane des Ulis est divisée depuis plus d’une dizaine d’années. Cette division est née d’un conflit concernant la construction d’une mosquée.
La population musulmane au sein de la ville des Ulis (91) est importante, on y compte au moins 2000 foyers. Lors de la création de la ville, un local a été prêté par un organisme du nom d’Adoma afin de servir de salle de prière pour les musulmans en attendant la construction d’une mosquée sur la ville.
Cette salle de prière est suffisamment grande en temps normal, sauf durant les fêtes de l’Aid et les jours de Djoumou3a où les croyants sont contraints de prier dehors. Pour gérer le culte musulman au sein de la ville il y avait à l’origine une association du nom de l’ACMU (Association cultuelle des musulmans des Ulis) dont les représentants ont été élus par les musulmans de la ville lors d’une élection.
Débat autour de la surface de la future mosquée
Dans les années 2000, un terrain s’est libéré sur la ville, la mairie a donc demandé aux dirigeants de l’ACMU d’effectuer une étude visant à définir le nombre de mètres carrés nécessaires afin de permettre à tous les musulmans des Ulis d’exercer leur culte. Un cabinet indépendant a donc estimé la surface nécessaire à 3200 m2 et l’ACMU demanda alors cette surface à la mairie (d’après M. Adda, président de l’ACMU depuis 2007).
Cependant l’équipe municipale a décidé d’octroyer un terrain de 1520m2 pour la construction d’une mosquée sur la ville en tenant compte de certains paramètres, tels que la superficie de l’Eglise et de la synagogue, ainsi que d’autres motifs qui nous sont inconnus.
Les dirigeants de l’ACMU ont considéré que ce terrain n’était pas assez grand pour construire une mosquée capable d’accueillir tous les musulmans de la ville. Il faut savoir qu’en plus de construire la mosquée, ils souhaitaient aussi construire une bibliothèque ou un centre islamique, ainsi qu’un appartement pour l’Imam.
C’est pourquoi, l’ACMU a commencé à organiser des « protestations » devant la mairie, (prière de rue, manifestations …) afin d’obtenir la surface qu’ils demandaient. Mais le maire resta sur sa position à savoir 1520m2 pour construire une mosquée.
Il faut savoir que l’ancien président de l’ACMU, jouissait d’une mauvaise réputation auprès des élus municipaux, pour des raisons diverses. De même, au sein de la communauté, il ne faisait pas l’unanimité.
Certains frères, lassés de ce conflit qui durait depuis quelques années, commencèrent à exprimer leur point de vue, à savoir qu’il fallait accepter les 1520m2 proposés par la mairie. Après un vote organisé par l’ACMU, sous l’égide d’un nouveau président, les croyants acceptèrent.
L’apparition d’une deuxième association « El Andalous »
Discrètement, à l’initiative de certains élus municipaux, un groupe de frères décida de créer une nouvelle association dans le but de prendre le projet de construction de la mosquée, en acceptant eux aussi la superficie donnée par le Maire. C’est alors que naquît une seconde association cultuelle : « Vivre ensemble », puis renommée « El Andalous ».
La création de cette association à été mal vécue par la majorité des croyants qui ont vu en cela « une trahison ».
Le temps passa, le maire changea, El Andalous s’agrandit et demanda une autorisation de collecte de fonds à la préfecture.
Les membres d’El Andalous s’installèrent également sur le terrain, et commencèrent à se démarquer de l’ensemble de la communauté en priant sur ce terrain (les djoumou3a également) qui n’était à l’époque qu’un vaste terrain de béton. Avec le temps El Andalous monta une tente, puis des préfabriqués sur le terrain proposé pour la mosquée. Dès lors un « deuxième lieu de culte » s’est créé.
Le temps de la discorde
Durant ce temps, le conflit atteignit son apogée, les musulmans commencèrent à se détester entre eux, à se calomnier, à se diffamer et à médire, prenant exemple parfois sur les dires des dirigeants des deux associations eux-mêmes.
Dès lors, le terme « masdjid ad dirar » fut sur de nombreuses lèvres. Certains savants ainsi que l’Imam de la ville ont considéré que la prière au sein de la mosquée créée par El Andalous (qui n’était à l’époque qu’un préfabriqué) n’est pas valide. D’autres savants considèrent que la prière y est tout à fait valide.
Plusieurs groupes (de jeunes, de femmes etc..) commencèrent à faire des vas-et-viens entre les deux associations pour tenter de faire une médiation et de les réconcilier mais en vain.
Du côté politique, la mairie a longtemps fait croire aux uns et aux autres qu’elle les soutenait, accentuant volontairement la fitna entre les musulmans. La situation atteignit son paroxysme en 2011. Cette année marqua la rupture définitive entre El Andalous et l’ensemble de la Djam3a, lorsque Madame la Maire, sous la pression d’une grève de la faim effectuée par les frères d’El Andalous (3), décida de signer le bail de construction de la mosquée avec cette association, en excluant de ce faite la majorité des musulmans qui soutenaient l’ACMU.
Quelques mois après cet événement toutes les associations musulmanes des Ulis (c’est à dire association des Maliens, des Sénégalais, des Algériens, des Pakistanais etc..) ainsi qu’une grande partie des musulmans de la ville se réunirent afin de créer une nouvelle association nommée l’Union des Musulmans des Ulis (UMU). La seule association qui refusa de se présenter au rendez-vous fut El Andalous.
Ce jour, les musulmans votèrent à mains levées leurs nouveaux représentants.
Une solution en urgence
Nous, le Collectif Wahid, sommes neutres et essayons depuis 4 mois de renouer le dialogue entre l’ACMU et El Andalous, mais El Andalous refuse tout dialogue avec l’ACMU.
Comment parvenir à la réconciliation de la Oumma quand une partie refuse catégoriquement toute initiative et s’efforce à ne proposer aucune solution sérieuse pour parvenir à la réconciliation?
Quel doit être le comportement de la majorité des musulmans qui soutiennent l’ACMU et de la minorité grandissante qui soutient El Andalous?
Quelle position doivent avoir les musulmans sur ce conflit ? Est-il vrai que la prière dans la seconde mosquée est valide ou invalide ?
Aidez-nous à régler ce problème s’il vous plait, il en va de l’avenir de la communauté musulmane des Ulis ! Nous avons vraiment besoin de l’engagement de journalistes musulmans et de personnes de science, neutres, pour résoudre ce conflit.
L’Union et la fraternité en Islam sont des bases essentielles à l’épanouissement et à la prospérité de notre communauté. Nous devons utiliser tous les moyens en notre possession afin d’unir la Oumma, et de rétablir l’entente, la concorde et la paix aux Ulis.
Barakallahoufikoum. Nous attendons patiemment votre aide et vos retours, Qu’Allah vous récompense AMIN.
Plus d’infos sur le site du Collectif Wahid ou leur page facebook ou encore via leur mail : [email protected].