L’ONU et la France ont réclamé jeudi des « sanctions exemplaires » après le lynchage en public à Bangui par des soldats centrafricains d’un homme accusé d’être un ancien rebelle musulman.
Nous évoquions dès mercredi, ce massacre d’un civil innocent, lynché,trainé au sol, démembré, puis brûlé sous les yeux des journalistes passifs sur place. Aucune des personnes présentes ne s’est hélas interposée.
« Les incidents qui ont eu lieu hier lors de la cérémonie de remobilisation des FACA (Forces armées centrafricaines) sont des incidents révélateurs et inadmissibles », a déclaré le représentant spécial de l’ONU en Centrafrique, Babacar Gaye, lors d’une conférence de presse à Bangui.
La France se réveille alors que depuis des mois les civils musulmans se plaignent d’avoir été désarmés au profit des milices chrétiennes. Il ne faut donc pas s’étonner que se développe ce type d’actes horrifiants.
En effet, Paris a condamné ces « actes odieux » et demandé des « sanctions exemplaires » tout en soutenant « la décision de la présidente centrafricaine de transition Catherine Samba Panza d’ordonner une enquête, afin que les auteurs des violences soient identifiés et répondent de leurs actes devant la justice ».
Comme l’incident n’a donné lieu dans l’immédiat à aucune arrestation, pour Florent Geel, de la Fédération internationale des Droits de l’homme (FIDH), « la mise en place d’une cellule spéciale d’enquête et d’instruction chargée de ces crimes doit être une priorité du nouveau gouvernement pour tracer une ligne rouge et que les crimes ne restent pas impunis ».
Ces derniers jours, plusieurs organisations non gouvernementales, notamment Amnesty International et Human Rights Watch, ont dénoncé la passivité des forces internationales face aux violences dont sont particulièrement victimes les musulmans à Bangui.
Face à la persistance des violences, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a estimé que l’ONU pourrait « vraisemblablement » prolonger le mandat des forces françaises de l’opération Sangaris, forte de 1600 soldats, au-delà de la période initiale de six mois.
Espérons que ces barbares soient punis comme il se doit…