Le génocide des Tutsi a eu lieu en 1994 au Rwanda. Il fut commis lors d’une guerre civile opposant le gouvernement rwandais, constitué de Hutu, au Font patriotique rwandais (FPR), accusé par les autorités d’être essentiellement « Tutsi ».
En 1990, des Rwandais exilés et regroupés au sein du FPR décidèrent de revenir au pays et de prendre le pouvoir par les armes.
En réponse, les autorités rwandaises menèrent une double stratégie : se défendre avec l’armée contre l’agression militaire du FPR et surtout « liquider » tous les Tutsi de l’intérieur du Rwanda.
Les autorités rwandaises perdirent la guerre civile mais leur objectif d’extermination des Tutsi fut atteint.
L’ONU estime qu’environ 800 000 Rwandais, en majorité Tutsi, ont perdu la vie durant ces trois mois.
Ceux qui parmi les Hutu se sont montrés solidaires des Tutsi ont été tués comme traîtres à la cause Hutu.
D’une durée de cent jours, ce fut le génocide le plus rapide de l’histoire et celui de plus grande ampleur quant au nombre de morts par jour.
Il convient de souligner qu’un génocide n’est pas qualifié comme tel en raison du nombre de morts. la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de l’ONU de 1948 a défini ce terme : Il s’agit de crimes « commis dans l’intention de détruire, tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel »
Mais en réalité, au Rwanda cela n’a pas toujours été conflictuel entre les Hutu et les Tutsi.
En effet, traditionnellement, la population rwandaise était composée en une vingtaine de clans composés d’éleveurs, les Tutsi, d’agriculteurs, les Hutu et d’artisans, les Twas..
Comme à l’image de beaucoup de pays en Afrique, le clan étant la référence identitaire de chaque Rwandais.
Tout se passait très bien jusqu’à l’arrivée des colonisateurs Allemands, puis Belges. Ne comprenant pas cette méthode de fonctionnements au seins des clans, ils cherchèrent à classer les clans selon des critères spécifiques aux critères européens. Ils catégorisèrent les populations en fonction de leurs activités, de leur physique.
Comme ils considérèrent les Tutsi, comme une « race » supérieure, les colons donnèrent l’avantage au Tutsi. D’ailleurs, selon eux, les Tutsi sont plus grands, plus clairs de peau, plus beaux, ce qui les rendrait plus aptes à diriger.
Les colons vont donc s’appuyer sur les Tutsi pour mettre en place leur administration coloniale, ne respectant pas les Hutu. Il se créa ainsi une différenciation raciale qui n’existaient pas avant l’arrivée des colons. Par exemple, les Tutsi ont droits à des postes que l’on refuse au Hutu. Petit à petit, les différenciations basées sur de prétendues analyses raciales furent intégrées par les populations.
Les Tutsi sont donc érigés par le colonisateur en classe dominante. Ils furent de plus en plus dénoncés par la majorité hutu à partir des années cinquante.
Ces divisons se retournèrent, tel un boomerang sur les colonisateurs. En effet, en 1959, les tutsi réclamèrent leur indépendance. Les belges, pris à leurs propres pièges changèrent leur alliance au profit des Hutu.
Commença donc une guerre sans précédent qui entraina le massacre et l’exile de milliers de Tutsi.
Sans compter sur l’aide de la France qui livra régulièrement des équipements militaires vers le Rwanda.
C’est ainsi, que des milliers de Tutsi furent torturés et massacrés.
Aujourd’hui s’ouvre donc le procès à Paris sur le génocide Rwandais du 04 février au 01 mars 2014.
Nous ne pouvons nous empêcher de penser aux massacres perpétrés actuellement en Centrafrique.