Le premier ministre japonais Shinzo Abe a fait état récemment de sa volonté de modifier la Constitution pour pouvoir renforcer l’armée et combattre avec l’Amérique partout dans le monde. 

Abe souhaite en fait renforcer la puissance militaire japonaise face à son ennemi grandissant chinois.

Cette décision laisse comprendre que les japonais ne considèrent plus les États-Unis comme capables d’assurer leur protection face à ses grands voisins Chinois, Coréens du nord et Russes.

Le programme de réarmement moderne de la Chine et la survie inattendue de la Corée du Nord nucléaire semblent  les motifs principaux de cette nouvelle demande.

L’imbriquement économique sino-américain et les atermoiements des américains face aux Coréens ont fortement renforcé cette opinion qui gagne au Japon : le Japon serait le grand perdant d’une nouvelle redéfinition des relations géostratégiques asiatiques.

L’Amérique et la Chine semblent en effet prêtes à lancer une réunification de la Corée.

Les nippons y voient un sacrifice consenti à la Chine qui aurait enfin à ses portes un allié de force nucléaire et moderne.

Encore une fois, les japonais doutent des capacités américaines de gérer cette situation et de freiner l’expansion de la puissance chinoise à ses frontières mais surtout sur mer …

Les USA voient eux d’un très mauvais œil ce réveil militaire du pays du soleil levant.

Ils comprennent très bien que les japonais en se déclarant prêts à supporter les guerres américaines à travers le monde ne dévoilent que plus encore leur volonté d’émancipation de l’Empire déclinant.

La capacité des Japonais, hommes jaunes, de révolutionner les armées du III ème millénaire inquiète d’ailleurs secrètement l’homme blanc.

Par contre la Russie, et on y remarquera ici l’influence des théories eurasiatiques Douguiniennes, a quasiment applaudi cette décision.

Cette position audacieuse revient en effet à appuyer la naissance d’un multivers asiatique dans lequel la concurrence des puissances régionales amènerait à une quasi exclusion de l’Amérique de cette partie du monde.

Le Japon se rapprocherait ainsi de la Russie en se réarmant.

La Chine en perte de vitesse économique pallierait-elle, ces manquements par une nouvelle politique ultranationaliste ?

Tout cela se jouerait évidement à la grande défaveur des américains reniés de part et d’autre.

Et le monde musulman dans tout cela ?

Et bien, l’apparition d’un multivers affaiblissant les capacités de projection de l’Occident en dehors de ses frontières ne peuvent que servir à l’émergence de plusieurs pôles musulmans de puissances islamiques et indépendantes  ( Maghrébiens, Sahéliens, Egypto-Chamiens, Arabiques, Turquiens, Pakisto-Afghans et Sud Asiatique) .

En effet, l’éveil des puissances asiatiques prouveraient aux arabes en premiers la possibilité d’émancipation totale de l’Empire occidental libéral et démocrate au profit de grands espaces renouant avec leurs traditions islamiques et indigènes et leur… indépendance.

Cette synergie se trouverait d’autant plus renforcée que leurs capacités de livraisons d’hydrocarbures massives aux puissances indo-asiatiques et leurs accords gaziers avec les russes leur assureraient, dans ce contexte de recherche d’alliances cruciales énergiquo-stratégiques, la possibilité d’appropriation rapide des dernières techniques de développement économiques et militaires.

Le pire cauchemar de l’occident libéraliste prendrait alors forme.

Cette projection ne semble pas totalement désuète quand on prend le temps de lire les rapports américains et russes sur le sujet.

Qui a lu les mémoires des indépendantistes algériens sait d’ailleurs que Diên Biên Phu fût un détonateur psychomoteur civilisationnel important de la guerre d’Algérie.

La Rédaction I&I