Jeudi 12 septembre 2013, comme tous les matins M, âgée de 15 ans, attend son train sur le quai du RER station Denfert-Rochereau pour se rendre au lycée.
C’est à ce moment qu’un homme saisit violemment le bras de la jeune élève en l’injuriant.
L’agresseur, de type européen, de grande taille et âgé d’une trentaine d’années est déterminé, la jeune lycéenne porte le voile, il veut la pousser sur les rails…
Il poursuit donc en l’insultant et en proférant des menaces : «toi et ton Mohamed, t’as rien à faire ici…retourne dans ton pays! ».
L’assaut est soudain et brutal…quant à la jeune fille, elle est terrorisée mais elle parvient à se dégager.
Des témoins ont assisté à la scène, mais personne n’est intervenu pour lui venir en aide.
Traumatisée, la jeune lycéenne bénéficie actuellement d’un suivi psychologique.
C’est affaire est d’une extrême gravité…Il y a eu tentative d’homicide volontaire en raison de l’appartenance religieuse.
La jeune fille et sa famille ont porté plainte au commissariat.
Une enquête criminelle est actuellement en cours et la police a demandé à la RATP la saisie des bandes vidéos.
Le CCIF suit de près cette affaire, et a d’ores et déjà apporté son entier soutien ainsi que son assistance juridique à la famille.
Cependant cette agression lâche, sexiste et islamophobe démontre une fois de plus que désormais les femmes, et même les jeunes filles identifiées comme musulmanes ne sont plus en sécurité.
Pourquoi ?
Parce que l’islamophobie s’est banalisée, s’est radicalisée sans susciter de réactions à la hauteur de la gravité de la situation.
Parce que les législations portant interdiction du voile à l’école ou du voile intégral dans l’espace public conjuguées aux propositions diverses et variées d’extension de ce champ d’interdiction à l’entreprise ou à l’université entretiennent ce climat d’hostilité et de haine envers les musulmans, et en première ligne les femmes, et maintenant les mineures de 15 ans.
Parce que cette stigmatisation systématique des musulman-e-s encourage le passage à l’acte et développe chez les plus radicaux ce quasi « réflexe islamophobe » qui veut que chacun puisse discriminer, exclure, insulter, agresser voire tuer en toute impunité quiconque « oserait vivre l’islam ».
