Une enquête du gouvernement américain a révélé que l’armée du Myanmar avait mené une campagne planifiée et coordonnée de massacres, de viols collectifs et d’autres atrocités contre la minorité musulmane Rohingya en Birmanie.
Le rapport du département d’Eta pourrait être utilisé pour justifier de nouvelles sanctions américaines ou d’autres mesures punitives contre les autorités du Myanmar, ont déclaré des responsables américains.
Mais il s’est abstenu de décrire la répression comme un génocide ou des crimes contre l’humanité, une question qui, selon d’autres responsables américains, a fait l’objet d’un débat interne acharné qui a retardé le déploiement du rapport pendant près d’un mois.
Les résultats ont résulté de plus de mille interviews d’hommes et de femmes Rohingya dans des camps de réfugiés au Bangladesh voisin, où près de 700 000 Rohingya ont fui après une campagne militaire l’année dernière dans l’État de Rakhine au Myanmar.
«L’étude révèle que les récentes violences dans le nord de l’État de Rakhine étaient extrêmes, à grande échelle, généralisées et semblaient viser à terroriser la population et à chasser les résidents rohingyas», selon le rapport de 20 pages. «La portée et l’ampleur des opérations militaires indiquent qu’elles étaient bien planifiées et coordonnées».
Les survivants ont décrit en détail ce dont ils avaient été témoins, notamment des soldats tuant des nourrissons et des enfants en bas âge, des tirs sur des hommes non armés et des victimes enterrées vivantes ou jetées dans des fosses communes. L’agression sexuelle et le viol par les militaires Rohingya du Myanmar ont souvent été commis en public.
Un témoin a décrit quatre filles Rohingya qui ont été enlevées, ligotées avec des cordes et violées pendant trois jours. Elles étaient gravement blessées et «à moitié mortes», a-t-il ajouté.
Les groupes de défense des droits humains et les militants rohingyas ont accusé les militaires birmans d’avoir tué des milliers de personnes. Des centaines de milliers de personnes ont dû fuir le pays afin d’échapper aux massacres.