Dimanche, lors d’une entretien avec Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, Emmanuel Macron a choqué la communauté musulmane en déclarant que « le voile islamique n’est pas conforme à la civilité ». Des déclarations qui ressemblent à celles de Manuel Valls ou encore Marine Le Pen.
Emmanuel Macron, plébiscité par la communauté musulmane lors des dernières élections présidentielles notamment pour son respect de la laïcité et des différents cultes en France, vient de donner un tournant important dans son quinquennat.
En s’en prenant aux femmes musulmanes qui portent le voile, en les accusant de manque de civilité, le président de la République a pour la première fois attaqué la communauté musulmane française. Des déclarations qui sont en total contradiction avec sa position pré-électorale, qui l’avait différencié et opposé à l’islamophobie de Manuel Valls alors Premier Ministre.
“C’est-à-dire au rapport qu’il y a entre les hommes et les femmes dans notre pays”, “Je veux être sûr qu’une femme voilée l’est par choix”.
Le président de la République a relancé le débat sur le choix des femmes musulmanes à porter le voile, laissant entendre que ces dernières sont obligées de le mettre. Une accusations qui a depuis longtemps été balayée par de nombreuses femmes qui portent le hijab et qui ont déclaré faire ce choix par foi.
Cette prise de position risque de jouer en défaveur d’Emmanuel Macron qui jusqu’à présent avait une bonne côté de popularité dans la communauté musulmane. Depuis lundi, les vidéos et réactions se multiplient dans la blogosphère musulmane accusant le Président de surfer sur l’islamophobie ambiante.
La France reste une exception dans son modèle d’assimilation qui brime les minorités religieuses et ethniques. Au Canada, en Grande Bretagne et même aux Etats-Unis, la différence de culture est une richesse et non un ennemi à combattre.