Depuis de nombreux mois, la Syrie subit des bombardements aveugles de la part de l’aviation russe. Cette dernière soutient les troupes de Bachar et les milices chiites au sol. Résultat : Alep, et aujourd’hui Idleb, sont le théâtre de massacres.
Marchés, écoles et hôpitaux sont les cibles prioritaires de l’aviation de Vladimir Poutine. Face à ce qui se présente comme le plus important massacre du 21eme siècle, la communauté internationale, dont les pays arabo-musulmans, reste passive.
Quelques déclarations de dirigeants ou Ministres de pays arabes se sont parfois faites entendre avant d’être rapidement rappelés à l’ordre par le nouveau Tsar de Russie.
Lors d’un interview à l’agence de presse Al Aqsa, le Premier Ministre marocain, Abdelilah Benkirane a estimé que ce que «fait la Russie en Syrie dépasse toutes les limites humaines» en se demandant «pourquoi la Russie détruit la Syrie de cette façon ?». Des propos qui ont provoqué une réaction immédiate de Moscou qui a exprimé sa «préoccupation» par le biais de son ambassadeur Valery Vorobie à Rabat, reçu suite à sa demande, le 5 décembre par le ministère des Affaires étrangères marocain.
Recep Erdogan, qui a longtemps soutenu les rebelles avant le coup d’Etat avorté, doit désormais mesurer ses mots « face et avec » son partenaire Vladimir Poutine toujours un peu plus arrogant. La Turquie, pays qui soutient plus que jamais les réfugiés syriens, a dû revoir ses cartes dans la région notamment devant la trahison américaine. En se rapprochant du Kremlin, Erdogan a dû accepter de revoir son rôle en Syrie.
Malgré cela, Erdogan continue de soutenir et tente de rassurer la communauté musulmane en indiquant que la Turquie chasserait le « tyran Assad ».
« Nous sommes entrés (en Syrie, ndlr) pour en finir avec le règne du tyran Assad », a déclaré hier à Istanbul le leader turc Recep Tayyip Erdogan lors de son intervention au Symposium de la Plateforme interparlementaire de Jérusalem.
Des propos qui interviennent à quelques jours de la chute d’Alep Est, dernier bastion des rebelles proches d’Ankara. Ces mêmes rebelles qui ont vu leur puissance largement diminuer par les défections de nombreux soldats dans leur rang préférant rejoindre les troupes turques dans le nord du pays. Une situation qui a fortement affaibli les positions rebelles à Alep et qui a surement précipité la chute de la seconde ville du pays.
Malgré les « efforts » d’Erdogan pour préserver son nouvel allié dans la région, Moscou est décidé à faire respecter son calendrier. Le Kremlin a rappelé hier que seule l’armée russe était légitime sur le territoire syrien.
« Cette déclaration est discordante par rapport à notre compréhension de la situation, comme État dont les forces armées sont les seules à se trouver légitimement sur le territoire de la République arabe syrienne à la demande des autorités légitimes, il est très important d’avoir cela en vue », a souligné le porte-parole du numéro Un russe.
Une situation délicate qui rappelle que tous les pays musulmans ont choisi de se taire en attendant surement la fin du mandat de Barack Obama et les nouveaux choix géostratégiques de Donald Trump. Voilà à quoi sont réduits les dirigeants musulmans depuis près d’un siècle et cela continue malgré un Moyen-Orient à feu et à sang.