La France est inondée par des sempiternelles polémiques sur le voile, une de plus une, une affaire de burkini dans un centre aquatique privatisé pour une journée par une association marseillaise Smile 13 a déclenché une vague de nouvelles mesures et d’interdictions. Cannes et Villeneuve-Loubet, soutenues par la justice, ont interdit le port du burkini par un arrêté municipal, et oblige le port d’une « tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et du principe de laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades adaptées au domaine public maritime ».
La femme musulmane est encore mise sous les feux des projecteurs alors que le climat demeure tendu après la vague d’attentats qu’a connue la France. Laissée en pâture, les médias lui prêtent des mots, des affabulations sur fond de velléité islamiste ou de pure soumission docile vis-à-vis de l’entité masculine mi-mystérieuse mi porteuse du mythe de l’envahisseur prompt à détruire la culture occidentale, selon les besoins de l’article.
Le petit oiseau bleu se déchaine comme à son accoutumé. Le grain lui est donné à moudre, il picore, se délecte, déchiquette. Une journée privée devient une volonté d’un islam conquérant, de femmes désireuses d’ « imposer » le vêtement islamique.
Ne manquant pas d’inspiration pour créer une focale constante sur le voile, les médias s’interrogent également sur son port par des athlètes lors des JO de Rio, revenant sur son historique durant les derniers événements sportifs de ce type des 80 dernières années. Un véritable cri d’indignation s’était aussi élevé après la décision de la Fifa (Fédération Internationale de Football) d’autoriser le port du voile ou du turban dans le but de ne pas faire de discrimination. La FFF (fédération française de football) a quant à elle persisté dans son choix d’interdire ce vêtement y compris à ses joueuses lors de compétitions internationales invoquant le respect des « principes constitutionnels et législatifs de la laïcité ». Obsession française, exception laïcisante à l’extrême.
La France s’émeut devant le voile. Jean-François Copé déclarait d’ailleurs en mai dernier vouloir prohiber l’accès aux établissements publics à l’instar des hôpitaux ou des universités à toute personne arborant un signe religieux ostentatoire et ce, afin de combattre les « comportements radicaux ». On se souvient tout autant de la polémique autour de Dolce & Gabbana ou encore du port du voile dans les facultés françaises. Cette salade mal défraichie reflète la situation d’incertitude et de malaise dans laquelle se retrouve la gente féminine musulmane française. Profitez de vous faire soigner dans les hôpitaux, d’étudier à l’université…
Au début de son journal, en juillet 1942, Anne Frank écrivait :
« Les juifs n’ont pas le droit de fréquenter les théâtres, les cinémas et autres lieux de divertissement ; les juifs n’ont pas le droit d’aller à la piscine, ou de jouer au tennis, au hockey ou à d’autres sports ; les juifs n’ont pas le droit de faire de l’aviron ; les juifs ne peuvent pratiquer aucune sorte de sport en public. » en terminant par « voilà comment nous vivotions ».
Ces interdictions à foison ne sont pas le signe d’une sécurité retrouvée, d’une course pour la dignité de la femme ou de combats pour une laïcité bigote mais elles matérialisent un système qui ne sait plus répondre aux besoins de ses contemporains et aux défis actuels menaçant son ordre plus ou moins établi. L’esprit devient totalitaire, manichéen presque simplet quand il se retrouve face à une impasse cognitive et une incapacité d’action.
Surgissent subrepticement des sursauts de colonialisme et de racisme savamment dissimulés par les concepts de laïcité et d’égalité ayant perdu tout sens moral au profit d’une haine aveuglante et pernicieuse.
La France ne cache ses pulsions dictatoriales que derrière des concepts fallacieux de laïcité entièrement dévoyée et surtout d’égalité homme/femme. La même égalité bafouée lorsque des questions politiques sont en jeu.
Dans son ouvrage « Merci pour ce moment », Valérie Trierweler rapporte quelques anecdotes quant à la considération de son ex-compagnon à l’encontre des femmes. Par exemple, Valérie Trierweler s’est permise de suggérer Valérie Toranian, directrice du magazine Elle, comme ministre du droit des femmes expliquant :
« Je la connais peu, mais je trouve que cela aurait eu du sens et de l’allure, une nouvelle François Giroud. » Or, le président de la République a refusé, son ancienne compagne écrit : « Franz-Olivier Giesbert, alors directeur du Point, est le compagnon de Valérie Toranian. Dans l’esprit de François, qui connait le problème pour l’avoir vécu, FOG aurait forcément vécu la promotion de sa compagne comme un camouflet personnel. Solidarité de machos. »
Et après, on attendra les politiques défendre les droits des femmes, l’égalité des sexes, la lutte contre le plafond de verre et autres beaux discours… Smooth talkers…
Nessayem Sevau