Grande réconciliation entre le CRIF et l’UOIF lors du dîner du CFCM ?
Alors que pendant des années les relations ont paru tendues entre le CRIF et l’UOIF, on assiste ici à un réchauffement clair des relations entre les deux institutions.
L’imam Chalghoumi a de nombreuses fois été vilipendé par des cadres de l’UOIF pour ses liens avec le CRIF et pourtant aujourd’hui cette relation ne semble plus constituer un tabou. En effet, la question palestinienne et les exactions de l’armée israélienne ont longtemps empêché tout rapport entre les deux organisations. L’UOIF reprochait le soutien inconditionnel du CRIF à Tsahal et le CRIF les liens entre l’UOIF et le Hamas palestinien issu de l’organisation des Frères Musulmans.
C’est ainsi que sur cette photo, qui entrera sûrement dans l’histoire du CRIF et de l’UOIF, on peut apercevoir distinctement le nouveau président du CRIF, Francis Kalifat, en pleine discussion avec Okacha ben Ahmed secrétaire général de l’UOIF avec au milieu Chems Eddine Hafiz responsable de la Mosquée de Paris.
Cette Iftar du CFCM tout à fait exceptionnel car il ne s’est pas pas déroulé dans une Mosquée comme à l’accoutumé aura donc été celui de toutes les réconciliations mais aussi de futures polémiques.
En effet, si Okacha ben Ahmed secrétaire général de l’UOIF devra faire face à l’étonnement de ses soutiens pro-palestiniens, Francis Kalifat lui aussi devra répondre aux franges extrêmes de son organisation. En effet, nombreux sont ceux qui lui reprocheront d’avoir dialogué avec un ex-membre du Hamas algérien.
Évidement pour chaque organisation il sera facile de rejeter la « faute » sur le CFCM d’Anouar Kbibech qui est le seul à avoir choisi de rassembler tout ce beau monde en présence du ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve.
Un ministre qui contrairement à ses anciennes habitudes a depuis des mois clairement épousé la rhétorique de son premier ministre Valls sur l’Islam. C’est ainsi que selon le journal en ligne SaphirNews, le ministre de l’intérieur aurait « affiché sa fermeté à l’Iftar du CFCM ». Une nouvelle fois, la thématique de la responsabilité collective de la communauté musulmane a ressurgi, irritant vraisemblablement certains invités.
De même la journaliste sur place, Hanan Ben Rhouma, n’a pas manqué de souligner que le discours au relent orwellien a « débordé sur l’heure de la rupture du jeûne ». Une inattention voire un manque de respect du ministre, qui semble avoir heurté les sensibilités des jeûneurs présents à ce qui était tout de même au départ un … Iftar.
Le Ramadan 2016 semble donc empli de surprises qui ne risquent pas forcément être au goût de tout le monde. Mais quoiqu’il arrive … cheeese everybody !