Aux quatre coins du monde, était célébrée aujourd’hui la journée de la femme. Journée visant à promouvoir l’égalité homme/femme et la revalorisation des droits des femmes sur les volets professionnels, familiaux et sociétaux. Il était notamment question dans l’actualité des violences faites aux femmes, de sa liberté et de l’égalité salariale.
Entre ses détracteurs et ses fervents adeptes, la journée mondiale de la femme laisse perplexe, fait souvent sourire et motive les plus militants. Toutefois, il y a une question qui ne se pose jamais ou du moins bien trop rarement : Journée de LA femme, mais quelle femme ?
Pourquoi pinailler sur les mots me direz-vous ? Parce que ce sont les mots qui font le monde, qui forment les stéréotypes, qui bâtissent nos esprits, notre inconscient et notre conscience. L’inconscient collectif est érigé sur des non dits, des « entre les lignes ». Alors que signifie cette appellation mondiale pour tout spectateur de cette mise en scène internationale ?
L’essentialisation du féminin par le déterminant « La » renvoie à prôner l’idée que la femme ne serait qu’une, unique à travers les époques et les espaces. « La femme » fait échos à un modèle de genre à atteindre. Il combat par essence toute volonté émancipatrice ou toute émergence de variétés féminines complexes et diversifiées. Ainsi, nulle question alors de s’approprier le débat du féminin lorsqu’on porte le voile. Par imposition d’un féminin unique, les femmes voilées sont ostracisées de tout discours, elles ne correspondent pas au standard véhiculé.
De même, « la femme » fait référence à un sexe opposé à l’autre. La femme est murée dans un éternel antagonisme avec « l’homme ». « La femme » n’est perçue que comme une tentatrice, corruptrice, sempiternel ennemi. Afin de relancer les rapports de genre et entretenir un débat serein et apaisé, la femme doit être reconnue dans sa diversité. Nous ne sommes pas la femme, nous sommes une femme agrégée à d’autres qui forment un nous collectif de genre dont les caractéristiques sociales, économiques, familiales, sociétales etc constituent des interpénétrations diverses entre toutes ces données.
De ce fait, afin de ramener l’enjeu sur un plan moins sémantique et plus pragmatique, quelles femmes sont valorisées? Les femmes politiques qui sont utilisées pour instaurer des lois à l’encontre des droits sociaux ou des lois impopulaires ? Le sujet fait l’actualité de manière brulante et n’est pas à détailler, laissons la journée de demain démontrer que le travail va se défendre.
Les femmes voilées intégralement étaient lynchées verbalement en place publique par de nombreux politiques dont le député LR Jacques Myard qui a reçu le « prix macho du déshonneur » par les « chiennes de garde » pour l’année 2015 car il a tenu des propos déplacés et vulgaires « je ne serre pas la main aux con**, ça pourrait les instruire« , à l’attention de militantes du groupe féministe La Barbe. Et interpellant une journaliste: « Ah ce portrait que vous avez fait de moi, j’en jo** encore ! Ca vous choque que je parle d’or*** ‘« . Ironie du sort pour un homme qui proclamait lors d’une interview sur Riposte laïque « Je suis très attaché à l’égalité des sexes, et je considère ces tenues [voile intégral] comme inciviles, et contraire[s]* au principe républicain d’égalité. »
Les femmes ont encore de nombreuses batailles à mener pour que leur lutte ne soit plus dictée par des hommes. Reconnaître que nous avons l’entière autonomie et indépendance de penser, sans requérir la complaisance masculine, serait un bon début pour l’évolution du droit des femmes.
* »s » ajouté par la rédaction Islam&Info, prenez en note Riposte Laïque… Défendre la France commence d’abord par en maîtriser la langue et son orthographe…
Nessayem Sevau