L’ancien chef de la prison de Guantanamo, Geoffrey Miller, n’a pas comparu mardi devant un tribunal français, malgré une sommation suite à des accusations de torture par deux ex-détenus.
Nizar Sassi et Mourad Benchellali, tous deux citoyens français, ont été arrêtés par les forces américaines en Afghanistan avant d’être transférés à Guantanamo. Un camp de concentration moderne situé à Cuba pour permettre aux Etats-Unis de ne pas respecter les lois et les traités internationaux sur le droit des prisonniers.
Pour l’avocat des ex-détenus, « c’est un double acte d’outrage à la justice française; il a à la fois refusé de comparaître et de fournir une explication au sujet de son rôle et celui de l’administration américaine » a déclaré William Bourdon.
« Il n’y a pratiquement aucun espoir de voir une procédure judiciaire condamner les agissements de responsables du camp de Guantanamo », a déclaré Philippe Meilhac, avocat de l’ex-détenu de Guantanamo Khaled Ben Mustapha.
Malgré les promesses électorales du président Barack Obama, le camp de Guantanamo n’a toujours pas été fermé par l’administration américaine.
Dans un rapport d’expert présenté à un juge français l’année dernière, les avocats de Sassi et Benchellali ont accusé Miller d’avoir « autorisé la torture et les mauvais traitements sur des personnes privées de leur liberté ».
Geoffrey Miller, qui était commandant de la prison de 2002 à 2004, est maintenant à la retraite et « porte la responsabilité pénale individuelle pour les crimes de guerre et actes de torture infligés à des détenus de Guantanamo » indique le rapport.