Les « déontologues » ces nouveaux inquisiteurs de la fonction publique
La nouvelle est passée quasiment inaperçue et pourtant.
France Info nous apprend que le gouvernement a décidé que désormais obligation sera faite pour chaque administration d’avoir un référent chargé de « veiller au respect de la laïcité ». Apparemment on s’est rendu compte après 110 ans de laïcité que celle-ci n’était pas respectée au sein de l’administration. Un peu comme on s’est rendu compte 100 ans après que le voile des jeunes femmes dérogeait lui aussi tout d’un coup à cette loi 1905 …
Marylise Lebranchu avec sa nouvelle loi « Déontologie, droits et obligations des fonctionnaires » introduit donc une nouvelle fonction, celle de déontologue. celui-ci ou celle-ci sera charger de « déceler les signes de radicalisation chez des agents qui travailleraient dans les écoles ou bien aider des fonctionnaires à réagir face à des comportements inappropriés d’usagers ».
Vous l’avez bel et bien compris, cette loi n’est que l’énième contorsion de douleur du système français face à l’irruption dans ses locaux de jeunes français musulman(e)s. En effet, cette mesure n’est que la suite logique de tout une série de lois islamophobes qui n’ont eu cesse de vouloir expulser du champ socio-économique la jeunesse musulmane de ce pays.
Après les attentats de Paris tout est devenu plus clair : le système mène une politique officielle de coercition contre la minorité musulmane visible au nom d’une soit disant lutte contre la « radicalisation ». En effet, derrière cette appellation trompeuse ce sont bien toutes les formes de religiosité musulmane qui sont combattues. Sinon comment expliquer que le voile, la barbe ou encore le changement de façon de vivre soient interprétés par les services de l’état comme une « radicalisation dangereuse » ? Tous les changements d’idéologie d’un homme ne s’accompagnent-ils pas de variations physiques ou comportementales ?
Ces « déontologues » donc, auront la fonction entre autre de surveiller, à la manière des inquisiteurs d’antan, les novices durant leur période de stage d’un an afin d’annuler le cas échéant leur contrat de travail avant que celui-ci ne soit validé …
Après les écoles, les établissements scolaires, les organisme sociaux, les médecins, les organismes d’HLM, les musulmans pourront maintenant avoir la chance de se faire dénoncer pour leur religion au travail.
On notera qu’au racisme assumé de droite la gauche aura préféré la réinstauration du crime de la pensée à la mode stalinienne.
« S’il n’adhère pas à nos valeurs c’est donc qu’il est fou ! Il mérite donc une rééducation dans un camp de déradicalisation … »
Dans ce schéma orwellien d’organisation et de contrôle de la pensée des minorités on retrouve quand même ce vieil héritage chrétien issu de l’inquisition.
Après l’inquisiteur, le commissaire politique, voilà donc le déontologue : un délateur professionnel chargé de traquer l’habitus musulman au sein de l’administration française.