La France est sous état d’urgence depuis 2 mois. Une période extrêmement longue pour la communauté musulmane qui vit sous le bruit des perquisitions. L’ONU réagit enfin et demande le non-renouvellement pour éviter de nouveaux excès.
L’ONU, par la voix de ses spécialistes dans le domaine des droits de l’homme, a appelé la France à ne pas prolonger l’état d’urgence après le 26 février. Une demande qui intervient après une enquête d’experts qui ont signalé « des restrictions excessives et disproportionnées sur les libertés fondamentales ».
«L’état d’urgence en vigueur en France et la loi sur la surveillance des communications électroniques imposent des restrictions excessives et disproportionnées sur les libertés fondamentales», affirme l’ONU.
Des accusations extrêmement graves qui interviennent après 3 300 perquisitions et des centaines d’assignations à résidence qui n’ont donné cours qu’à 1 mise en examen dans une affaire de terrorisme. Les cinq experts évoquent aussi le projet de réforme de la constitution et appellent les parlementaires français à réviser ces nouvelles dispositions.
«Alors que la France débat sur le renforcement des mesures dans la lutte contre le terrorisme, et à cet effet s’engage dans une réforme de la procédure pénale, nous appelons à réviser ces dispositions et possibles réformes, afin d’assurer leur conformité au regard du droit international des droits de l’homme», écrivent-ils.
L’ONU évoque aussi le manque de protection contre les abus face à ces mesures d’exception qui visent seulement la communauté musulmane. La lutte anti-terroriste ne permet pas toutes les dérives contrairement à ce que laissaient paraître les cent à deux cents perquisitions par jour.
«Garantir une protection adéquate contre les abus lors du recours à des mesures d’exception et des mesures de surveillance dans le cadre de la lutte contre le terrorisme relève des obligations internationales de l’Etat français», jugent-ils.
Depuis deux mois, l’état d’urgence provoque colère et incompréhension chez de nombreux citoyens musulmans. Les perquisitions aveugles contre des militants associatifs, des restaurateurs halal ou encore des foyers pour femmes dans la précarité sont dénoncées sur les réseaux sociaux.
La France, patrie des droits de l’Homme, se retrouve accusée par l’ONU de déroger au respect des libertés fondamentales de ses citoyens musulmans. Une honte pour tous les parlementaires qui soutiennent ces dérives sécuritaires.