Lundi 14 décembre 2015, à Pantin, dans le quartier Auger, Zahra Kraiker, 45 ans, mère de famille de 4 enfants et travailleuse sociale à la mairie de Paris, rentre de son travail aux alentours de 14 H 45.
Approchant de son domicile, elle aperçoit son fils Bilal, 18 ans, à genoux et hurlant de douleurs. Elle apprend ainsi de sa bouche que, suite à un contrôle d’identité, il vient de subir un passage à tabac et que les policiers l’ont abandonné sans soins sur le bitume. Touché aux testicules, sa mère le conduit aussitôt à l’hôpital pour qu’il puisse être hospitalisé d’urgence. Les examens médicaux révèlent l’écrasement d’un testicule avec formation d’un hématome, suite à un violent coup de genoux porté par un des policiers. Il est alors hospitalisé et opéré sur le champ dans la nuit du 14 au 15, à 3 heures du matin.
Le mardi 15 décembre, à sa sortie de l’hôpital à 18 heures, et comme le permet la loi, Bilal se rend avec ses parents pour porter plainte au commissariat de Pantin dont sont issus les policiers incriminés. Ils essuient un refus d’enregistrer la plainte et se voient forcés d’aller porter plainte dans un commissariat du 19ème arrondissement.
15 jours après, le 26 décembre 2015, Zahra Kraiker est dans son appartement lorsqu’elle entend une forte déflagration venant de l’extérieur. Inquiète, elle regarde par la fenêtre et demande aux jeunes présents au pied de l’immeuble ce qui a bien pu se passer. Les jeunes lui apprennent que son fils Bilal vient d’être arrêté, menotté et enfermé dans une voiture de police.
Prise de panique au regard notamment de l’état de santé de son fils, pieds nus, elle descend au bas de l’immeuble pour s’enquérir d’elle-même de ce qu’on vient de lui apprendre. Malgré ses demandes réitérées cordialement pour connaître les motifs de son arrestation, elle est prise à partie par les policiers et la passent aussi à tabac en l’aspergeant de gaz lacrymogène.
Wassil, un de ses fils âgé de 15 ans et demi, arrivant sur les lieux, assiste traumatisé au tabassage de sa mère. Alors qu’il leur demande d’arrêter, il se voit subir à son tour un passage à tabac. Depuis, Wassil et Bilal, ainsi que 4 autres jeunes mineurs, ont été placés en garde à vue.
Dans le contexte actuel de multiplications des abus policiers, au moment où l’expression d’une parole raciste se libère ouvertement, face à cette situation tragique qui vient injustement frapper une famille qui vivait jusque-là tranquille, honorablement et sans aucun problème à Pantin, alors que des rumeurs courent déjà pour salir la réputation et la dignité d’une femme qui n’a rien à se reprocher, la famille Kraiker organise une conférence de presse le Mercredi 30 décembre 2015, au 21 rue Auger à Pantin, à 16 heures, afin d’informer en détails des événements survenus et annoncer la création d’un Comité de soutien des Amis de la famille Kraiker afin que vérité et justice soient faites quant aux préjudices qu’ils viennent de subir à vie.
Comité de soutien des Amis de la famille Kraiker