L’analyse de Jacques Attali sur la difficulté d’être musulman en France est reprise et validée par Alain Minc, essayiste et conseiller politique. L’invité de l’émission Entre les Lignes revient sur les solutions à apporter à la situation de la communauté musulmane.
A la question de savoir s’il est d’accord avec l’analyse de Jacques Attali selon laquelle « aujourd’hui il est plus difficile d’être musulman que juif en France« , l’auteur du livre « un Français de tant de souches » est catégorique :
« Évidemment, évidemment, il y a aujourd’hui une forme de désenchantement que les musulmans ressentent face à la communauté française qui est un vrai échec ».
Pour l’ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, il est important de permettre à la communauté musulmane de voir émerger un modèle de réussite, « une élite musulmane » qui deviendrait une locomotive pour le reste.
« Nous devons faire vis à vis de la communauté musulmane, faire ce qu’on fait les États-Unis pour les afro-américains. Il va falloir par des mesures de discrimination positive forcer le système pour que la Communauté musulmane est une élite musulmane, une bourgeoisie musulmane ».
Depuis des décennies, la communauté musulmane fait face au racisme et à l’islamophobie. Dans le monde du travail ou dans la politique, un « plafond de verre » empêche cette jeunesse, dont on aime rappeler qu’elle est issue de l’immigration, de réussir et d’atteindre les plus hauts sommets de l’État ou du monde du travail.
La discrimination positive ou le quota de « diversité » dans le gouvernement provoque au contraire l’arrivée au pouvoir de responsables politiques de culture musulmane / maghrébine ou africaine mais qui ne sont aucunement représentatifs de la communauté. De Fadela Amara à Rachida Dati en passant par Najat Vallaud-Belkacem ou Rama Yade, les arrivistes, premières à taper sur leur communauté pour faire plaisir « au supérieur à qui on doit tout », sont souvent rejetées par l’ensemble des musulmans.
Il existe des « cerveaux » de confession musulmane au sein des plus grandes écoles françaises mais avant de les voir émerger, il faudra casser ce plafond de verre. Si l’Etat ne les aide pas, la Communauté le fera pour enfin répondre au défi de l’organisation communautaire et de la représentativité au sein des sphères d’influence.