En France, la communauté musulmane est la plus discriminée. Ce n’est pas une nouvelle pour nos lecteurs, mais une étude pratique a permis de préciser les taux de discriminations selon les religions.
Une chercheuse française enseignante à La Sorbonne a réalisé pendant un an un testing permettant de jauger les discriminations à l’embauche selon les religions. Marie-Anne Valfort a envoyé de septembre 2013 à septembre 2014 des candidatures fictives à 6 231 offres d’emploi de comptables, assistants et secrétaires comptables pour à la fin les comparer. Le résultat est sans appel.
Lorsque Mme Valfort se présente comme un musulman pratiquant, elle a deux fois moins de chance d’être convoqué en entretien d’embauche qu’un chrétien. Un musulman pratiquant à 10% de chance d’être convoqué contre 20,8% pour un catholique pratiquant. Les juifs pratiquants sont aussi discriminés.
Pour réaliser cette enquête, Mme Valfort a utilisé différents profils et CV. Se faisant passer pour des français d’origine libanaise, seuls les prénoms ont été modifiés ainsi que leur scolarité confessionnelle et leur engagement dans le scoutisme de leur communauté. Les prénoms choisis sont : Dov et Esther pour les juifs, Michel et Nathalie pour les catholiques, Mohammed et Samira pour les musulmans. Le nom de famille est le même pour tous les candidats à savoir Haddad, seules changent la confession et l’assiduité dans la pratique religieuse.
A titre d’exemple, Samira Haddad a largement moins de chance d’être embauchée qu’Esther qui a elle même moins de chance d’être embauchée que Nathalie. Pour vérifier le rôle de la religion dans ces discriminations, Anne Marie Valfort a créé des faux profils laïcs. Samira, Michel ou encore Dov devenaient ainsi adhérents dans des associations de scoutisme laïc. Résultat, les chances d’obtenir un emploi double pour l’homme musulman … laïc !
L’étude réalisée par l’institut Montaigne, think tank libéral, souligne un résultat inquiétant qui démontre que les musulmans français sont beaucoup plus discriminés que les « afro-américains par rapport aux Blancs aux États-Unis ». Pour une égalité des chances républicaine, c’est raté !
