Aux États-Unis, une vingtaine d’organisations musulmanes ont porté plainte contre le président birman Thein Sein pour génocide contre la minorité rohingya. Une action qui intervient un mois avant des élections importantes en Birmanie.
Une plainte a été déposée par 19 associations musulmanes contre le président birman jugé complice des massacres dans son pays. Les organisations demandent au juge Debra Freeman de convoquer le président Thein Sein, ainsi que plusieurs autres représentants du pouvoir, afin que ces derniers soient jugés pour « génocide ».
Aux Etats-Unis, il est tout à fait possible de porter plainte contre des violations commises en dehors du pays. Pour autant, le porte parole du président birman a déjà signalé qu’il ne portait pas grande attention à cette plainte.
« La Birmanie n’est pas un vassal de l’Amérique. Je ne vois pas comment la Birmanie pourrait être conduite devant un tribunal fédéral en Amérique », a-t-il dit lundi.
Les organisations musulmanes ont publié un texte afin d’expliquer la démarche. Depuis plusieurs années, la minorité Rohingya est victime d’un véritable nettoyage ethnique par des moines bouddhistes extrémistes avec la protection des militaires.
« Les Rohingyas sont les cibles principales de crimes de haine et de discrimination qui s’apparentent à un génocide nourri par les moines bouddhistes nationalistes extrémistes et le gouvernement de Thein Sein ».
Pour Gurpatwant Pannun, avocat du cabinet qui a déposé la plainte au nom de 19 organisations musulmanes, le président doit être tenu responsable des violences à l’encontre de la minorité Rohingya.
« Quand un génocide aura été reconnu, cela devient la responsabilité de l’administration américaine de poursuivre ceux qui en sont responsables parce que c’est une convention internationale que les Etats-Unis ont signée ».
Environ 1,3 millions de Rohingyas vivent en Birmanie dans des conditions dramatiques. L’Etat refuse de leur reconnaître les mêmes droits qu’aux bouddhistes. Des groupes de moines extrémistes brûlent les villages et tuent les civils musulmans.