Les dernières semaines ont vu Bachar Al Assad revenir dans le jeu diplomatique mondial. Le dictateur syrien, responsable de 90% des morts civils, a obtenu le soutien direct de la Russie et indirect de la coalition occidentale.
Les premières frappes contre des localités tenues par des rebelles syriens ont fait au moins 30 morts civils. Les experts internationaux s’interrogent sur le choix des cibles de Vladimir Poutine qui avait pourtant indiqué vouloir frapper uniquement les régions tenues par l’organisation jihadiste « Etat Islamique ».
Il apparaît clairement que le choix des frappes russes n’est pas anodin. Il s’agit de sécuriser la zone alaouite encore sous contrôle de Bachar Al Assad. En préservant ce pré-carré, le tyran syrien peut espérer garder le pouvoir d’un état confessionnel alaouite. Une solution proposée depuis des mois par son allié l’Iran et devenue plus réaliste depuis la perte de la majorité du territoire au détriment de groupes de combattants locaux et internationaux.
Plus tôt dans la semaine, Islam&Info rapportait les propos de Recep Erdogan après une visite en Russie pour l’inauguration de la plus grande mosquée d’Europe.
« Bachar Al-Assad cherche à constituer une petite Syrie de Damas à Lattaquié, en passant par Hama et Homs, soit une zone représentant 15% de la superficie de la Syrie.
Al-Assad veut fonder un Etat propre à lui, contrôlé et appuyé par des forces politiques particulières. Cette zone possède une ouverture sur la Méditerranée ».
Aujourd’hui, les frappes russes ont visé exactement les villes indiquées par le président turc à savoir Lattaquié, Hama et Homs. Une nouvelle distribution des cartes est à l’œuvre au Moyen Orient au détriment de la population sunnite abandonnée par les pays arabes et occidentaux.