En Inde, l’extrémisme hindouiste soutenu par le gouvernement nationaliste fait de plus en plus de victimes. Les derniers en date sont un père et son fils accusés d’avoir égorgé un boeuf.
Un père de famille de confession musulmane âgé de 50 ans a été accusé par des hindous d’avoir égorgé un bœuf. Un sacrilège dans l’hindouisme devenu en quelques sortes religion d’Etat depuis l’arrivée au pouvoir de Narendra Modi, chef d’un parti nationaliste hindou.
Mohammad Akhlaq et son fils ont été traîné en dehors de leur maison par une centaine de personnes folles de rage. La foule a lynché les deux musulmans suite à une rumeur faisant état de la disparition d’un boeuf.
«Ils nous ont accusés d’avoir de la viande de boeuf, ont cassé nos portes et commencé à frapper mon père et mon frère. Mon père a été traîné à l’extérieur et frappé avec des briques», a indiqué la fille de la victime.
Lorsque la police est intervenue, il était déjà trop tard pour Mohammad qui a succombé à ses blessures. Son fils de 22 ans est quant à lui dans un état grave et en soin intensif dans un hôpital.
Selon les premiers témoignages, la rumeur a été lancée dans un temple hindou. Les fidèles sont sortis directement du lieu de culte pour se rendre au domicile de leurs victimes.
«L’annonce a été faite dans un temple que la famille consommait du bœuf et la foule a ensuite débarqué dans la maison de l’homme», a déclaré un responsable de l’enquête.
En Inde, les minorités musulmanes et chrétiennes sont attaquées régulièrement par des milices hindoues. Ces dernières sont accusées de convertir de force les minorités religieuses du pays sous le regard silencieux des forces de l’ordre.
Narendra Modi, premier ministre indien, s’était récemment rendu aux Emirats arabes unis pour inaugurer l’ouverture du premier temple hindou. Malgré la montée de l’islamophobie dans son pays, ce dernier a été reçu de la meilleure des manières par les responsables émiratis.