Durant les nuits où les musulmans prient tarawih, la police a réalisé un véritable carnage dans plusieurs villes de banlieue. Après Argenteuil (95) et les Mureaux (78), voilà une nouvelle affaire aux Ulis (91).
Tarik Malki, 26 ans, sortait de la mosquée avec ses amis lorsqu’il a été victime d’un tir de flash ball d’un policier. Sans sommation, le jeune musulman habillé en djellaba a reçu une balle en plein front, provoquant de graves séquelles sur le visage.
« Je n’ai rien à cacher, c’est pour ça que je veux qu’on divulgue mon vrai nom et mon vrai prénom », déclare Tariq au journal le Parisien.
Ce jeune musulman de 26 ans, accompagné de ses proches et d’un collectif de soutien, est déterminé à faire connaître la vérité sur cette énième bavure policière qui lui a valu 24 points de suture sur une plaie de 12 cm.
« Je sortais de la mosquée et j’allais au café prendre un thé et jouer au billard, comme je le fais depuis le début du ramadan, relate Tarik Malki. J’étais avec deux amis, on longeait la devanture et on allait rentrer dans le bar. »
Un ami rajoute… « Les policiers sont montés par des escaliers et se sont retrouvés face à nous à moins de 10 m. J’en ai vu un lever son arme, je suis rentré dans le café pour me protéger. Derrière moi, notre deuxième ami a fait un mouvement de côté et a évité le tir. Mais Tarik n’a pas eu le temps de voir et s’est pris le tir en pleine tête. »
« C’était quasiment à bout portant, il n’y a pas eu de sommation. Le policier a dû paniquer en tombant sur nous et il m’a tiré dans la tête. On était dans un recoin, les jeunes étaient en contrebas, plus loin et n’avaient aucun angle de tir », reprend Anass, le frère de la victime.
Suite à ce tir sur le visage, Tarik est amené à l’hôpital où il reçoit des soins importants. 24 points de suture sur 12 cm de long. La plaie est importante et risque de laisser une grande cicatrice. Mais le cauchemar ne s’arrête pas là pour Tarik…
« Au moment où on sortait de l’hôpital, un policier nous interpelle et nous dit qu’il est de la police des polices et qu’il enquête sur ce qu’il s’est passé. Il nous demande si on veut porter plainte, relate le frère de Tarik. On lui répond que oui et il nous dit de le suivre, qu’il va prendre notre déposition. »
Rapidement, au lieu d’être reçu comme une victime, Tarik est placé en garde à vue pour une présumée implication dans les attroupements armés. Il ne sera relâché qu’à 14h après que la police s’est assurée de son erreur.
Plusieurs témoignages vont dans le sens de Tarik et l’innocentent. La colère est grande dans le quartier où un collectif s’est déjà constitué pour soutenir la victime. « Vérité et Justice pour Tarik Malki » organise samedi 18 juillet une marche pacifique afin d’appeler au calme mais aussi à la responsabilité des pouvoirs publics face à ce nombre croissant de bavures.
La famille souhaite désormais que le coupable au sein des policiers soit condamné pour ce tir sans sommation sur un innocent. Tarik, dont la blessure connaît des complications, est arrêté pour 21 jours d’ITT (incapacité totale de travail).
La situation dans les quartiers continue de se dégrader et la minorité musulmane en paye le prix fort. D’Argenteuil aux Ulis en passant par les Mureaux se sont à chaque fois des fidèles musulmans qui sont la cible de tirs aveugles de policiers.
Voir aussi le témoignage d’Amine :