Une jeune musulmane de 26 ans, employée chez un sous-traitant du Crédit Mutuel, a porté plainte aux Prud’Hommes de Lyon suite à un licenciement abusif à caractère islamophobe. Une démarche importante pour briser l’apartheid social des femmes voilées en France.
Après 5 ans de bons et loyaux services, une jeune femme de 26 ans a annoncé à son employeur qu’elle décidait de porter le voile au sein de son entreprise, comme cela est autorisé par la loi. Une demande inconcevable pour cette entreprise de télé-conseil basée à Ecully, près de Lyon, qui a décidé de la licencier sans aucun avertissement.
L’employée musulmane a reçu par courier, quelques jours après sa demande, une lettre de licenciement indiquant que le port du voile était vu « comme un acte de prosélytisme manifeste ».
» Votre comportement peut être interprété comme un acte de prosélytisme manifeste, le plateau comportant un certain nombre de salariés de confessions musulmanes qui peuvent par conséquent considérer que votre décision de porter le jibeb, constitue une invitation à « rejoindre le bon chemin », voire de considérer cela comme une menace ».
La salariée voilée est décidée à faire valoir ses droits surtout après cette décision islamophobe sans aucune considération.
« J’ai pris mon courage à deux mains pour faire valoir mes droits et obtenir réparation. Car après ce licenciement, j’ai fait une dépression qui m’a amenée jusqu’à l’hôpital ».
Malgré une tentative de conciliation lundi aux Prud’Hommes, où l’employée discriminée demandait l’annulation du licenciement ainsi que des dommages et intérets, les deux parties ne sont pas arrivées à un accord. La décision sera donc donnée lors d’un procès fixé au 17 octobre 2015.
Aucune loi n’interdit le port du voile en entreprise privée de surcroît lorsque l’employée n’est pas tenue de porter une tenue vestimentaire particulière ou d’accueillir des clients extérieurs. Les prochaines années verront une lutte sans merci entre laïcards et musulmans autour du droit des femmes voilées à travailler librement.