Egypte : Le dictateur Al Sissi procède à l’épuration de l’opposition musulmane

La justice  égyptienne a affirmé samedi avoir envoyé les dossiers judiciaires de l’ex-président élu, Mohamed Morsi, ainsi que ceux de 107 autres prisonniers politiques, au Grand Mufti d’Egypte afin que ce dernier statue sur leur condamnation à mort. Les chefs d’incupations sont «  évasions des prisons » en 2011 et « violences » pendant la révolte populaire contre l’ex-président Hosni Moubarak.

Des éminents dirigeants de la confrérie des « Frères Musulmans », condamnés à mort, figurent dans le dossier transféré au mufti d’Egypte afin qu’il confirme ou infirme la décision de justice. Parmi ces dirigeants :

–          Khairat el-Shater (professeur d’ingénierie, homme d’affaires et  trésorier des Frères Musulmans en Egypte)

–          Mohamed Baltagi (leader de la confrérie des Frères Musulmans)

–          Salah Abdel Maqsoud (ex-ministre de l’information)

–          Saad el-Katatni (ex-président de l’assemblée du peuple)

–          Essam el-Erian  (vice-président du parti Liberté et Justice des Frères Musulmans)

–          Rashad al-Bayumi (Membre du bureau des Frères Musulmans)

–          Saad al-Husseini (Responsable du Gouvernorat de Kafr el-Cheik)

–          Mohammed Badie (Guide suprême des Frères musulmans)

Selon le verdict en première instance, diffusé par la télévision officielle du régime égyptien, le tribunal pénal du Caire a prononcé aussi la transmission du dossier du Sheikh Youssef Al Qaradawi, résidant au Qatar, (président de l’Union Mondiale des Savants Musulmans) ainsi que de plusieurs palestiniens morts en martyrs durant la dernière guerre de Gaza et d’autres détenus en prison en Israël depuis 2008.

Parmi les noms qui figurent dans la liste, on y trouve notamment :

–         Raid Al-Attar, général de la brigade Al-Qassam, mort en martyr le 21 Aout 2014

–        Hassan Salama, membre de la brigade Al-Qassam, détenu en Israël depuis 1996 et condamné à la prison à vie 48 fois

–        Muhammed Samir, mort en martyr en 2005 (en Palestine)

Ces nouvelles peines capitales doivent recueillir la consultation du mufti, néanmoins, l’avis de ce dernier est juste consultatif, le juge peut confirmer le verdict même en cas de refus.

Une condamnation dénoncée par la Turquie

Le président turc Recep Tayyib Erdogan est pour l’instant le seul chef d’état à avoir dénoncé la condamnation à mort de l’ex-président égyptien M. Morsi, élu démocratiquement, considérant que le pays – sous le règne du militaire putschiste – était revenu à « l’Egypte antique ».

« Le président élu par le peuple d’Egypte (…) a malheureusement été condamné à mort. L’Egypte revient à l’Egypte antique » […] «  L’occident ferme toujours les yeux sur le coup d’Etat sanguinaire de 2013 ».

Des journalistes condamnés à la prison à vie et des frères musulmans décédés dans leurs cellules.

Farid Ismail

Farid Ismail,  57 ans, dirigeant des Frères musulmans emprisonné dans la ville de Zagazig qui est située dans le delta du Nil, est décédé mercredi à cause d’une absence de soins médicaux requis par son état de santé.

 « Nous avons demandé à plusieurs reprises à la justice de le transférer vers un hôpital extérieur parce que sa santé se dégradait », a déclaré son avocat Abdel Moneim Maksoud. « Le tribunal a donné son accord mais la prison n’a jamais appliqué la décision ».

Tariq Ghandour

Toutefois, la mort de Farid n’est pas un cas unique, il s’agit de la troisième victime du régime du Sisi. Dr.Tariq Ghandour et Dr.Safwat Khalil ont été assassinés dans un silence de mort…

Abdallah Fakhrany et les autres journalistes

« Être journaliste n’est pas un crime ! » est le nouveau slogan d’une vaste campagne de mobilisation à travers le monde lancée après la condamnation des journalistes d’AlJazeera #FreeAJStaff. Après plus d’un an de compagne, les journalistes ont été libérés et ont survécu à l’enfer de la torture et de l’humiliation. Cependant la  répression sanglante ne s’est pas arrêtée là, bien au contraire, une dizaine d’autres journalistes sont toujours condamnés à la prison à vie à cause de leur couverture médiatique du massacre de Rabia, connu par le régime de Sissi par ‘Rabaa operation room’, dont les reporters les plus connus sont :

–            Abdullah Al-Fakharany (Journaliste et membre du réseau d’information RASSD, également membre de L’Observatoire Euro-Mid pour les droits de l’Homme)

En plus de Yussef Talat, Samhy Mostafa, Mosad AlBarbary et Mohammed Al Adly dont le point commun à leur arrestation est une visite à la maison de l’activiste « Mohamed Soltan ».

Mohamed Soltan

Mohamed Soltan a été arrêté en août 2013 durant la répression contre les partisans pro-Morsi place Rabaa al Adawiya. Il travaillait avec un comité des médias qui dénonçait les violations des droits humains commises par les forces de l’armée contre les partisans de l’ex-président Morsi.

Aujourd’hui la santé de M.Soltan s’est gravement détériorée après plus de 477 jours de grève de la faim, les autorités égyptiennes le maintiennent toujours en détention à l’isolement.

 Compte à rebours

Six militants anti coup-d’état ont été décapités ce dimanche matin, ces hommes avaient été condamnés à la peine de mort par le tribunal militaire, sous le procès de terrorisme « Arab Charkas », accusés d’avoir mené des attaques pour le compte du groupe armé Ansar Beit al-Maqdess, filiale de l’Etat Islamique au Sinai.

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Le procès a été qualifié par « Amnesty International » d’injuste car reposant uniquement sur des témoignages d’officiers de la police secrète égyptienne.

Anzar Anas pour Islam&Info

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