Une femme musulmane voilée a décidé de porter plainte contre le Ministre de l’Enseignement de promotion sociale suite à l’interdiction signifiée de suivre une formation en raison de son foulard. Un refus qu’elle estime être une discrimination.
Une musulmane belge souhaitait réaliser une formation « bien-être : découverte des huiles essentielles » par le biais de l’institut de promotion sociale de Dison mais à sa grande surprise, elle s’est vue refuser ce droit car voilée.
Selon les médias belges, l’école qui héberge la formation a inscrit dans son règlement intérieur que le port de signes religieux est interdit. La plaignante a décidé de porter plainte contre l’institut de promotion sociale de Dison et la ministre de l’enseignement de promotion sociale Isabelle Simonis pour discrimination.
« Le règlement d’ordre intérieur promeut la neutralité, explique Maître Inès Wouters, son avocate. Or la neutralité ne vise jamais les étudiants mais toujours le service public. Cette interdiction, qui est une apparente neutralité, vise en réalité les femmes musulmanes. On estime également que ça viole leur objectif: encourager la formation chez les populations les plus défavorisées ».
En Belgique, comme en France, la laïcité est détournée en arme de discrimination contre les musulmanes voilées. La femme a trouvé des soutiens de poids. L’asbl bruxelloise « Justice and Democracy » et le Centre interfédéral pour l’Egalité ont apporté leur soutien à cette action en justice.
« Autant dans l’enseignement secondaire, on peut imaginer qu’il y ait une nécessité par rapport à un processus d’apprentissage, un processus de citoyenneté. Autant dans l’enseignement supérieur, face à des personnes majeures, ça n’a plus de sens », estime Patrick Charlier porte-parole du Centre interfédéral pour l’Egalité des chances.
Du côté du Ministère de l’Education, on rappelle que les établissements d’enseignement qui organisent ce genre de formation jouissent d’une certaine autonomie au niveau des règles dans leur enceinte. Une explication plus que moyenne lorsque l’on sait les discriminations qui peuvent en découler…