Il y a exactement 18 ans que Nicolas Anelka a commencé sa carrière de footballeur. Lors d’un interview exclusif pour la chaîne saoudienne Al Arabiya, le joueur de 36 ans a évoqué sa conversion à l’Islam, l’islamophobie en France ou encore sa relation avec l’Algérie où il contribue actuellement à la professionalisation du football.
A l’hôtel Aurassi à Alger, capitale de l’Algérie, où il travaille actuellement en tant que consultant pour le club NA Hussein Dey (NAHD), Anelka revient sur les plus grands moments de sa vie.
«J’ai une affinité avec l’Algérie, parce que j’ai grandi avec beaucoup d’amis algériens en banlieue parisienne.
Nous avons beaucoup de choses communes, notamment l’islam. En fait, les gens me disaient que j’avais un caractère algérien. J’ai été très touché parce que c’est un peuple très fier. Je suis fier mais pas arrogant.
J’avais seize ans lorsque je me suis converti à l’Islam. Au-delà de l’aspect fraternel, ma conversion n’a pas changé ma vie. Je vivais déjà avec les mêmes principes – être juste, avoir des valeurs… J’avais l’habitude de jeûner pendant le Ramadan parce que j’admirais les musulmans autour de moi qui jeunaient. Je me suis converti car j’avais la certitude que l’islam était pour moi.
J’ai senti cette relation avec Dieu. J’ai eu la conviction dans mon cœur que c’était ma religion ».
Nicolas Anelka, alias Bilal, est ensuite revenu sur les diffultés que connaissent les musulmans au sein de la société française. Discrimination, islamophobie, les barrières sont importantes pour les nord-africains selon l’ex-star d’Arsenal, de la Juventus, du Real Madrid ou encore de Liverpool.
«Les Français d’origine nord-africaine tentent de réussir, mais la société française les maintient en échec. Il y a beaucoup d’obstacles.
Par exemple, si vous envoyez un CV avec le » mauvais code postal « et un nom à consonance musulmane, alors vous ne serez pas considéré et n’obtiendrez pas un emploi.
C’est seulement en France que vous avez besoin de cacher votre nom et la photo dans l’espoir de trouver du travail. Ce niveau de discrimination est inacceptable. «
Nicolas Anelka revient sur son travail en Algérie débuté cette année.
«Je suis fasciné par l’histoire coloniale entre la France et l’Algérie et j’ai toujours voulu visiter ce pays. C’est un pays qui m’a toujours impressionné. Travailler pour le NA Hussein Dey est une excellente occasion de mieux le connaître ! «
« Je suis très heureux de développer le football algérien. Aujourd’hui, il est principalement représenté par des Français d’origine algérienne qui jouent en France, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni … J’aimerais mettre en place des académies de coaching en Algérie.
Les joueurs algériens ont de grandes qualités, surtout leur jeu technique. Il semble être inné dans le football algérien. C’est vraiment un art. Les Algériens sont au dessus de la moyenne quand il s’agit de la technique, mais il y a des lacunes qui doivent être travaillées.
Je veux tout simplement transmettre mes connaissances aux jeunes algériens et les inspirer. Le football algérien me rappelle le style brésilien « .
Nicolas Anelka est la bête noire du football français. A l’image de Samir Nasri ou Franck Ribery, le joueur originaire de Trappes dans les Yvelines a rapidement dû s’expatrier et quitter l’équipe de France pour pouvoir échapper aux polémiques stériles à son encontre.