Une femme voilée a été agressée violemment par un individu mardi matin à Toulouse. La victime, enceinte de 8 mois, a été hospitalisée. Son mari dénonce un acte islamophobe. Le couple a porté plainte.
«Ma femme venait de poser nos deux filles à l’école, l’une à la maternelle, l’autre en primaire. Au moment de repartir, elle a croisé deux jeunes hommes. L’un d’eux lui a agrippé les cheveux, a tiré sur son voile tout en l’insultant : pas de ça chez nous ! C’était un jeune européen.»
Le journal La Dépêche rapporte les propos de Mounir, 33 ans, époux de Khadija. Le mari explique que sa femme ne portait qu’un léger foulard sur les cheveux ce qui ne l’a pas empêchée d’être la cible d’un islamophobe.
«Nous sommes français et musulmans. Quand elle a été agressée, ma femme portait un blouson et un bas de survêtement et son hijab, le foulard traditionnel qui cache les cheveux.»
Mounir raconte le récit de l’agression comme l’a décrit sa femme qui pour l’instant est sous le choc et ne souhaite pas témoigner.
«D’après le récit de mon épouse, c’est ce qui n’a pas plu à ce monsieur. Il a été très agressif, lui a donné beaucoup de coups. Il a même sorti un couteau. Heureusement, son ami, qui n’a pas participé au violences, lui a dit d’arrêter, que ma femme était enceinte.»
Selon le mari de la victime, l’islamophobe aurait porté de nombreux coups et insultes, dont des menaces de mort. Le responsable et son complice se sont enfuis, laissant Khadija choquée à terre. Elle a ensuite été prise en charge par les pompiers et hospitalisée à la clinique Ambroise-Paré.
«Elle doit accoucher normalement mi-avril. Le bébé n’a rien mais ma femme a mal partout, précise son mari. Elle a pris beaucoup de coups. Psychologiquement, c’est très dur. Elle n’arrête plus de pleurer.»
La Sureté départementale a ouvert une enquête afin de faire toute la lumière sur l’affaire. Selon les témoignages rapportés par le journal régional, les enquêteurs ont entendu la victime pendant 2h. Ils ne doutent pas du caractère islamophobe de l’agression.
Mounir, le mari de Khadija, est en colère et pointe du doigt le climat d’insécurité qui règne depuis la montée de l’islamophobie ces derniers mois.
«Ce genre de comportement est inadmissible, s’indigne Mounir. Parce que musulman, nous devenons des cibles. Même aller à la mosquée devient délicat. Et s’attaquer à une femme pour un foulard, c’est inadmissible et inacceptable.»
L’islamophobie frappe chaque jour. Agressions, insultes ou crachats, les femmes musulmanes sont les principales victimes de ce nouveau fléau qui frappe la France. Les débats incessants autour du port du voile ou du niqab ont ouvert la porte aux agressions dans la rue. Les islamophobes, de plus en plus nombreux, opèrent dorénavant sans crainte.