Les quatre individus accusés de la mort de Saïd Bourarach, vigile noyé le 30 mars 2010, sont actuellement jugés devant la Cour d’assises de Bobigny.
Depuis mardi 17 mars jusqu’au 26 de ce même mois, la cour d’assises de Seine-Saint-Denis jugera les quatre hommes poursuivis pour avoir occasionné la mort dans le canal de l’Ourcq de ce jeune père de famille de 35 ans.
Les prévenus sont âgés de 23 à 30 ans et comparaissent libres pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, avec usage ou menace d’une arme ». Ils risquent quinze ans d’emprisonnement.
Il y a cinq ans, le 30 mars, un homme souhaite acheter un pinceau et un pot de peinture alors que le magasin est en train de fermer. Le vigile, M. Bourarach, refuse l’entrée à l’individu qui décide alors de s’armer d’une manivelle à cric et de se faire accompagner de son frère, d’un cousin et d’amis.
Le vigile est poursuivi par les malfaiteurs et seul sera retrouvé son corps noyé dans le canal le lendemain. Les conclusions de l’autopsie valident la mort par noyade. Les prévenus soutiennent que le père de famille s’est jeté de lui-même dans l’eau ce à quoi la justice estime qu’ils ont pu exercer une « pression psychologique » ne lui laissant pas d’autres choix. Cette version est contestée par la famille de la victime.
C’est en septembre 2013 que l’accusation pour « violences volontaires » avait été prononcée. Selon l’avocat du principal accusé, Me Paul Le Fèvre, l’affaire tient seulement à « une bagarre idiote qui se solde par un accident mortel que personne n’a voulu », en ajoutant : « On comprend que la justice ait pu envisager la piste d’un lynchage collectif sur une personne vulnérable et isolée, qui au final aurait été jetée à l’eau. Après cinq ans d’investigations, nous savons tous aujourd’hui que cette piste initiale, et la qualification criminelle qui allait avec, ne correspondent pas aux faits ».
L’agression islamophobe ou à caractère raciste n’est pas retenue par l’enquête.