Le quotidien américain Financial Times a interrogé la présidente du Front National, Marine Le Pen sur la politique qu’elle souhaitait mener si elle arrivait au pouvoir. Le titre délivré par le quotidien est audacieux et significatif : « Marine Le Pen expose ses positions radicales pour gouverner la France ».
Les sondages portent le Front National en tête pour les élections départementales de ce mois de mars.
Au cours de son interview, Marine Le Pen s’en est tenu à un discours habituel dans lequel elle dénigre « l’immigration de masse anarchique » qui impliquerait une hausse de la radicalisation religieuse.
Toutefois, elle a dévoilé une position bien particulière quant à l’islamophobie en France car, pour elle, « il n’y a pas d’islamophobie en France ». Les chiffres avancés par le CFCM seraient en réalité « bidonnés » selon son expression.
Pourtant, le climat délétère de haine anti-musulman est bien réel et a bel et bien explosé suite à l’attaque du 7 janvier dernier contre Charlie Hebdo. Le nombre de mosquées profanées est en constante augmentation, les femmes voilées sont agressées physiquement et verbalement de manière de plus en plus courante. Des personnes ont été tuées pour le simple fait d’être musulmans. Les exemples de la croissance de cette inimitié contre la population musulmane sont courants dans l’actualité. Mais ces faits n’inquiètent pas l’eurodéputée qui préfère les occulter.
Les deux semaines suivant l’attentat du 7 janvier et de l’épicerie casher, 128 faits dits islamophobes à l’encontre de personne ou d’institutions musulmanes ont été dénombrés, soit autant qu’en 2014, toute une année.
Cette déclaration est lourde dans le contexte actuel notamment après les dérapages islamophobes de certains candidats FN, comme le tweet de Chantal Cramer du canton de Pamiers qui appelle à l’élimination des musulmans ou encore la photographie publiée par Fabien Rouquette sur les réseaux sociaux, candidat aux départementales de Narbonne, qui incite les musulmans à se « suicider » pour le bien de la planète.
Le FN profite d’une atmosphère hostile à la communauté musulmane pour créer son petit effet et faire parler de lui par des provocations islamophobes.