Le tribunal correctionnel de Toulon a requis deux ans de prison contre Mohamed B. pour « apologie d’actes de terrorisme » et « détention de stupéfiants ». La sanction sera délivrée dans la soirée : dix mois de prison avec mandat de dépôt.
Les faits reprochés se seraient déroulés dans une boulangerie. Mohamed B., père d’un bébé de 10 mois et habitant de La Seyne, double des clients dans la file d’attente, un homme manifeste son mécontentement, les esprits s’échauffent et une altercation éclate.
La personne ayant interpellé Mohamed B. ne souhaite pas en rester là et affirme à deux militaires stationnés devant la synagogue que Mohamed vient de le menacer en évoquant des terroristes. Il l’identifie sur des photos.
Dix jours passent quand lors d’un contrôle organisé sur la ville de La Seyne, Mohamed B. fait l’objet d’une interpellation car étant en possession de drogue, le lien est établi avec le signalement.
Dès lors, il se présente en comparution immédiate. Il avoue les reproches qui lui sont faits concernant les stupéfiants mais nie fermement tout rapport à une quelconque apologie du terrorisme.
« J’ai seulement dit que depuis l’histoire de Charlie, on me regarde d’une drôle de façon. »
Le client de la boulangerie apporte une autre version soutenant que le prévenu aurait déclaré : « les frères Kouachi sont morts en Syrie» et « ce qu’ils ont fait, c’était bien ».
Pourtant, les employés de la boulangerie ne confirment pas ces paroles, ne décrivant qu’une simple « dispute » au sein du commerce.
Selon Me Romain Callen, avocat de la défense, l’apologie d’actes de terrorisme n’est pas recevable et ne dépend que des « dires d’un homme qui se fait justicier. Qui va le dénoncer ! Mais où va-t-on ? »
Mohamed B. a été condamné à 10 mois de prison. Son avocat désire faire appel ainsi que saisir le conseil constitutionnel en saisissant une question prioritaire de constitutionnalité.