La capitale du Xinjiang, région à majorité musulmane, va interdire le port du voile islamique dans l’espace public. Une mesure qui va amplifier les relations conflictuelles entre la Communauté musulmane locale et Pékin.
Le comité permanent du Conseil Municipal d’Urumqi (capitale de la province du Xinjiang) a annoncé mercredi l’adoption d’une mesure discriminatoire visant à interdire le foulard dans les lieux publics. Pour les observateurs, cette nouvelle loi islamophobe en Chine ne pourra que renforcer la défiance envers la Communauté musulmane du régime de Pékin.
« C’est une manière très grossière et contre-productive de s’occuper du problème du terrorisme », souligne James Leibold à Reuters, spécialiste de la politique chinoise envers les minorités à l’université La Trobe de Melbourne (Australie).
Selon le gouvernement, cette nouvelle mesure à l’encontre de la minorité Ouïgour (10 millions de personnes dans le Xinjiang) devrait rapidement être mise en place après qu’elle soit votée aussi par le parlement de la région.
Récemment, huit musulmans ont été condamnés à mort pour terrorisme suite à deux attaques qui ont fait une quarantaine de morts au Xinjiang. La justice chinoise a aussi condamné cinq autres personnes à la peine de mort avec sursis. Plus tôt dans l’année, les autorités ont restreint la pratique du jeûne du mois de Ramadan aux fonctionnaires, enseignants et étudiants de la région du Xinjiang.
Selon les militants des droits de l’homme, « l’extrémisme et le séparatisme dans la province du Xinjiang sont surtout alimentés par la volonté de Pékin d’étouffer la religion, la culture et la langue de la communauté ouïghoure ». Ces propos ne gênent aucunement Pékin qui continue sa politique islamophobe.