Un ami d’Hervé Gourdel s’émeut de voir comment les identitaires instrumentalisent la mort de son camarade à leurs fins personnelles pour fustiger l’islam et les musulmans de France.
La capture puis la mort d’Hervé Gourdel, guide de haute montagne qui séjournait alors en Algérie, ont saisi la France entière. Des messages de soutien et d’hommage ont été exprimés notamment sur les réseaux sociaux. Des pages et groupes ont ainsi vu le jour pour commémorer la mémoire de cet homme. Or, Mathieu Vernerey, proche intime de la victime et rédacteur sur le site debunkers, s’érige contre la « récupération politique » des identitaires administrateurs de la page « Soutien à Hervé Gourdel ». Il dénonce l’utilisation de cette page comme déversoir d’idées politiques essentiellement islamophobes.
« Un « soutien » sensible aussi parce qu’il intervient dans un climat national tendu, où une partie de la population française est de plus en plus stigmatisée, à savoir ceux des Français qui sont de confession musulmane ou d’origine immigrée » affirme-t-il.
Au cours d’un article détaillé et rigoureux, Mathieu Vernerey explique la manipulation dont a été l’objet les utilisateurs de facebook. En effet, l’emploi à outrance du terme « islamiste » et l’amalgame permanent entre musulmans et islamistes pourraient créer une confusion certaine dans l’esprit de personnes non aguerries à ce type de vocabulaire, d’autant que « tous les commentaires racistes et intolérants sont quant à eux préservés du travail de « modération » ».
Au fil de ces commentaires, les esprits s’échauffent. Islam&Info avait déjà déploré les nombreux appels à la haine et à la violence ainsi que les menaces de mort à l’encontre de la population musulmane française lors de l’après assassinat d’Hervé Gourdel. Scander le meurtre de femmes voilées était un thème récurrent et qui n’a pas suscité l’émoi chez nos politiques, bien au contraire, ces derniers se sont murés dans un silence morbide.
Mathieu Vernerey rapporte que les appels à mener des ratonnades n’étaient pas censurés ce qui met en doute la réelle motivation de la page.