La Russie confirme son rapprochement avec la Chine et le monde multipolaire [ VIDEO ]
Zbigniew Brzezinski avait théorisé l’encerclement de la Russie par les forces occidentales et son démantèlement dans un livre devenu célèbre, « Le grand échiquier « .
Mais entre temps Vladimir Poutine en s’appuyant sur son réseau tissé à travers les services russes a réussi à éviter un chaos organisé qui avait presque fini de s’achever sous l’ère Boris Eltsine. Mettant au pas les oligarques russes les plus voraces et s’alliant aux plus « raisonnables », le nouveau tsar est parvenu à (re)cimenter autour du noyau russe un certain nombre de républiques de l’ex-URSS au grand damne des néo-conservateurs.
Alors que Zbigniew Brzezinski lui-même ne semblait plus, en apparence, obsédé par le nouvel empire russe souhaité par Poutine, c’est bien l’Amérique de Obama qui mène une guerre toute néoconservatrice, brutale et directe, à la Russie.
En effet, priver la Russie de l’Ukraine c’est l’isoler à jamais de l’Europe et lui empêcher d’accéder un jour au stade de grande puissance. C’est pourquoi tous les efforts sont réalisés en ce moment, après l’échec de la révolution colorée de Soros et de la CIA, pour retirer à jamais cette possibilité à l’empire eurasiatique. On sait avec quel tact le Kremlin a su répondre à ce défi. Beaucoup avaient oublié que l’Ukraine laborieuse, celle de l’Est, était bel et bien orthodoxe et russophone. Un éclatement peut en réserver un autre.
Le but est évident pour l’empire Amérique : Empêcher toute possibilité d’établissement d’un monde multipolaire dans lesquels les civilisations eurasiatique, chinoise et islamique aient leur mot à dire face à un occident supra-hégémonique.
Vladimir Poutine qui a toujours rêvé secrètement d’un rapprochement avec les États-Unis et l’Europe s’est trouvé depuis acculé, du fait de la politique belliciste de l’OTAN, à réviser ses positions américanophiles pour se rapprocher des théories eurasiennes d’Alexandre Douguine.
Les théories restant bien souvent sur papier, elles finissent par s’envoler.
La Real-Politik, elle, s’exprime dans des constructions bien concrètes : les grandes axes de communication, de commerce et approvisionnement énergétique géostratégique. Même si rien n’est clamé, ces grandes constructions tracent bien plus dans le marbre les relations géostratégiques pérennes que les traités de bonne volonté.
C’est ainsi que les eurasiens, bien que sino-sceptiques au début du fait du « litige » Sibérie, acceptent désormais l’idée d’un partenariat géostratégique durable avec la Chine. Les hyper-contrats sur des décennies d’approvisionnements gaziers viennent acter ce retournement profond que redoutaient bien des euro-atlantistes en taqia comme … Aymeric Chauperade.
En effet, l’Europe a prouvé sa soumission à l’Amérique en déclarant quasiment la guerre à la Russie, premier pourvoyeur d’énergie du moteur économique de l’Europe, l’Allemagne. L’Ukraine avec l’aide militaire et économique de l’UE est en effet en train de dresser un nouveau mur de Berlin devant les frontières russes mêmes.
Le freinage constant du projet South Stream russe, qui approvisionnerait l’Europe en gaz en contournant le mur atlantiste ukraino-américain en est la preuve flagrante. La Hongrie qui subit l’influence de nationalisto-conservateurs autrement plus conséquents que ceux de France est d’ailleurs devenue la cible d’attaques incessantes de Washington et de son vassal UE pour avoir choisi d’adhérer très récemment au projet South Stream.
Par contre l’avancée de jour en jour plus manifeste du projet gazier Nabucco confirme bien une chose. On veut étouffer la Russie certes, mais en s’appuyant sur le Grand Allié de l’Occident inavoué : l’Iran.
Et comme énoncé plus haut, les déclarations contre le Grand Satan volent, les tracés des gazoducs restent !
Et ils sont beaucoup plus révélateurs que les analyses de » spécialistes autoproclamés « . Pas étonnant donc, que l’Amérique et l’Iran soutiennent ensemble les projets de kurdistan » libre » et d’Irak chiite. En effet ces régions étant riches en gaz et pétrole, le projet américano-iranien est impatient de construire de nouvelles ramifications vers ses nouveaux satellites. Tans pis pour les idiots utiles, férus de complotisme incapacitant, qui voyaient dans l’Iran l’image du grand rebelle anti-américain …
Si pour la Russie le danger est aux portes, pour la Chine il est dans le jardin.
En effet, la politique américaine anti-chinoise en mer de Chine finit, elle aussi, de s’accentuer jour après jour et ternira in fine des relations économiques trans-pacifiques cordiales. Relations qui, comme en Russie, devront un jour affronter les impératifs de la politique impérialiste du monde occidental libéraliste.
Cette politique belliciste occidentaliste possède un mérite, celui de discréditer totalement aux yeux des décideurs politico-militaires russo-chinois, les affairistes libéraux partisans de l’intégration totale de leurs pays via des politiques libérales de libre échange dans le » monde global marchand « .
Les premiers effets se font déjà ressentir avec ce rapprochement russo-chinois mais arriveront bientôt à une inévitable conclusion.
En effet, si l’univers occidental impose sa vision du monde aux autres civilisations et qu’en plus, il étouffe toute velléité de » plurivers » multipolaire, la Chine gourmande en énergie devra se résoudre à se trouver des alliés énergétiques fiables non assujettis à l’Amérique …
Si la carte « islamienne » semble bien loin aujourd’hui des cercles eurasiens et chinois, elle tendra quasi-naturellement à s’imposer. Libérer les principales réserves de pétroles et de gaz indispensables à son indépendance énergétique de la férule occidentale se transformera petit à petit en un « obligé » pour l’Empire du milieu. Le « nouveau Moyen-Orient » américain deviendra donc inexorablement l’ennemi à abattre pour l’empire Chine.
Et pour contrer des gouvernements arabes » libéraux et pro-américains » honnis de leurs peuples quoi de plus naturel que de soutenir les partisans naissant d’un grand ensemble islamique indépendant mené par des élites formées dans la diaspora musulmane d’Europe ?
Les rapprochements ne font donc que commencer …